les liens de l'esprit - chapitre 2

Publié le par shadeikin

Chapitre 2 : Recherches et shopping

 

             La nuit se termina sans autre problème. Nos protagonistes se levèrent tous de bonne heure. Au deuxième étage de l’aile droite, Shad et Lliane prirent leur douche dans la salle de bain féminine tandis que les membres masculins avaient la leur au premier étage de la même aile du bâtiment. Ils se retrouvèrent ensuite dans le hall d’entrée avant de se diriger vers le premier étage de l’aile gauche dans la salle à manger. L’immense pièce au plafond très haut soutenu par de grands piliers fins et décorées de fines sculptures de toutes sortes de créatures, était largement éclairée par de grands vitraux incolores. Des tables en bois et des bancs du même matériau étaient alignés sans aucun désordre, perpendiculairement à l’entrée. Au fond de la pièce, on pouvait voir une large ouverture donnant sur les cuisines, comme dans n’importe quelle cantine et une large porte fermée donnant vers les fourneaux. Des croissants, des pains au chocolat, du café, du thé, du nutella, des confitures, des céréales et autres pains, bols et brioches apparurent sous quelques gestes de Seichiro et Lliane. Rémus, Rémi, Shad et Sébastien s’assirent ensuite près d’eux et la discussion s’engagea une fois qu’ils se furent souhaité un bon appétit.

 

_Seichiro : On peut dire que vous avez fait une sacrée entrée hier… Entre votre arrivée en plein rituel et les problèmes dans les chambres…

_Lliane : Après le petit-déjeuner, j’irai voir la directrice pour qu’elle leur assigne une chambre. Je pense qu’étant donnée la situation, il n’y aura pas de problème pour qu’ils dorment tous les trois dans la même…

_Seichiro : Ça ne règle pas le fond du problème…

_Sébastien : Il faudrait que nous puissions rentrer chez nous…

_Lliane : Pour ça, il faudrait savoir exactement comment vous êtes arrivés et s’il y a un moyen de vous renvoyer malgré votre manque de pouvoir…

_Shad : Il pourrait y avoir ce genre de renseignement à la bibliothèque, elle doit être assez conséquente…

_Seichiro : J’irai après avoir fini de manger.

_Lliane : En attendant, je n’ai pas cours ce matin, je pourrais vous emmener en ville pour vous acheter une tenue ou deux. Vous êtes sûrement partis pour nous accompagner quelques jours, je pense.

_Rémi : Je n’ai pas envie d’être un poids mort pour vous. Je pourrais me trouver un petit boulot pour payer les vêtements…

_Lliane : C’est une bonne idée… Mais je suis inquiète à l’idée de laisser des humains, sans pouvoirs ni connaissance en matière de combat, seuls sur cette île…

_Rémus : Ils pourraient assister aux cours que vous donnez et vous pourriez les confier à des professeurs. Après quoi Rémi viendrait avec moi m’aider à mon magasin ; comme ça, nous pourrions veiller sur eux…

_Seichiro : C’est une bonne idée… Un assistant dans mes recherches à la bibliothèque et dans mes préparations de cours pourrait m’être utile.

_Shad : Le croissant de la lune blanche et la plume noire existent-ils vraiment en ville ?

_Rémus : Le magasin de vêtements et le restaurant ? Oui, pourquoi ?

_Shad : Et bien, je travaille un peu comme vendeuse, alors je pourrais aller y donner un coup de main pour participer à mes frais de séjour.

_Lliane : C’est parfait… Nous irons en ville tout à l’heure. Rémus , tu pourrais ouvrir un peu plus tard aujourd’hui, non ?

_Rémus  : Si…

_Lliane : Parfait ! Ça te dirait de nous accompagner et de ramener les garçons avec toi à l’école quand nous leur aurons trouvé des vêtements ? Comme ça, je pourrai aider Shad à se trouver un petit boulot.

_Rémus  : Pas d’problème !

_Seichiro : Tout semble réglé… Enfin, sauf votre retour chez vous… Je vous laisse, je vais commencer mes investigations. Sébastien, la bibliothèque est un peu plus loin dans le même couloir que la salle à manger. Dépêche-toi de revenir me donner un coup de main, je ne vais pas tout faire tout seul…  

 

             Sans autre réflexion, le vampire se leva et salua l’assemblée d’un dernier signe de tête avant de sortir de la salle à manger pour se rendre directement à la bibliothèque. Quand ils eurent fini leur petit-déjeuner, le reste du groupe fit de même, mais Lliane les invita à la suivre au deuxième étage de l’aile gauche. Le château étant un bâtiment assez vieux, il était pourvu de nombreux escaliers d’une longueur conséquente. Au pied de chacun des escaliers qu’ils rencontrèrent, Lliane posa la main sur la première marche et marmonna :

 

_Lliane : Peorth, is, ehwaz, rad, rad, ehwaz !

 

Des runes apparurent alors sur les marches de pierre. Au grand étonnement des trois humains, la jeune femme demanda alors poliment à l’escalier de les aider à monter. La première marche s’élargit alors au point de devenir une plate-forme assez large pour les accueillir tous. Ils prirent donc place et le carré de marbre s’extirpa alors du sol et s’éleva, comme un monte-charge guidé par des rails, à la différence que le bloc semblait pouvoir se déplacer de son propre chef.

Ils traversèrent un couloir familier et passèrent devant la porte de l’infirmerie. Ils croisèrent Sanne qui les gratifia d’un bonjour enthousiaste et légèrement gamin et appela Shad Onee-san en riant. La jeune fille lui rendit son rire ; être appelée grande sœur par l’infirmière l’amusait. En continuant leur chemin, ils rencontrèrent également  Kira Ochiba, le psychologue de l’école, qui cherchait la clé de son cabinet, planté devant la porte de celui-ci. Pas très bien réveillé, il répondit d’abord un bonjour vague à la salutation de Lliane, puis sembla soudain un peu plus réveillé quand il vit de nouvelles têtes.

 

_Kira : Dîtes-moi Lliane ; il ne me semble pas avoir vu ces jeunes gens sur les fiches des élèves ou du personnel… De nouveaux arrivants ?

_Lliane : Disons des invités pour quelques temps… Nous devons d’ailleurs aller de ce pas voir la directrice pour leur trouver une chambre.

_Kira : Quel dommage… Puis-je au moins connaître vos noms… ?

 

             Les trois interpellés se présentèrent. Kira adressa un vague signe de tête aux garçons puis se tourna vers Shad.

 

_Kira : J’espère que nous aurons l’occasion de faire plus ample connaissance plus tard… N’hésitez pas à venir me voir si vous avez un problème quelconque…

_Shad : Pour ce qui est des problèmes psychologiques, j’en ai, je ne peux pas le nier, mais je m’en sors… Quant au reste, Lliane s’occupe de moi.

_Kira : Je serais heureux de vous voir toutes les deux dans ce cas…

_Shad : Je n’en attendais pas moins de vous… Mais ça semble un peu prétentieux… Au revoir…

 

             Le groupe s’éloigna. Connaissant les mœurs pour le moins libertines de Kira, Rémi et Sébastien n’avaient pas trop aimé cette discussion, mais ils avaient aimé voir Shad repousser le psy avec son cynisme habituel.

 

_Rémi : Je n’ai jamais posté avec lui… Il drague et plus à tous va, non ?

_Shad : T’inquiètes… Tu sais que je ne suis pas du genre à me laisser avoir par les dragueurs à deux balles. Vous le savez, hein ?

_Sébastien : Oui… On s’en doute.

_Shad : Quel air convaincu…

_Rémi : Mais si, nous le savons.

 

             Laissant derrière eux le couloir, ils se retrouvèrent devant une imposante porte en chêne recouverte de peinture d’un rouge très sombre et arborant une belle plaque dorée aux bords ornementés de délicates sculptures ondoyantes semblants être faites de rubis. La poignée et le heurtoir en forme de tête de dragon étaient en bronze. Lliane se saisit du heurtoir dont les yeux de rubis semblaient scruter les visiteurs jusqu’au plus profond de leur âme. Trois coups brefs et rapides eurent comme écho un « entrez » prononcé par une voix féminine et peu enjouée. Le groupe pénétra dans un grand bureau. Les murs de gauche et de droite étaient entièrement occupés par des bibliothèques contenant toutes sortes de dossiers et le mur du fond était percé de deux grandes fenêtres cintrées, partant de 50 centimètres au-dessus du sol et dont le haut était distant d’autant du plafond. Les vitres avaient des airs de vitraux de cathédrales, à ceci près que les personnages mis en valeurs n’étaient pas des Saints, mais de célèbres et défunts grands du monde magique.

             Lliane s’avança juste devant le bureau de la jeune femme, aux cheveux bleus relevés en chignon dont quelques mèches revenaient de part et d’autre de son visage, et aux formes généreuses, qui y siégeait. Lliane adressa un bonjour respectueux à la directrice, Osaya Yukime, qui posa son mug de café et leva ses yeux gris des dossiers qui avaient l’air de l’ennuyer prodigieusement.

Les quatre jeunes gens qui l’accompagnaient restaient en arrière, regardant Osaya qui reculait son fauteuil et croisait ses jambes sur son petit tailleur, de la même couleur que ses yeux avant de demander à Lliane :

 

_Oyasa : Bonjour mademoiselle Keltys… Qu’est-ce qui vous amène dans mon bureau de si bon matin ?

_Lliane : Je sais que vous préférez recevoir à partir de la fin de matinée, mais si vous accédez à ma demande, j’aurai encore beaucoup à faire avec ces jeunes gens avant le début de mes cours.

_Osaya : Bien… De quoi s’agit-il au juste… ?

 

             Lliane raconta l’arrivée des trois humains et les évènements des dortoirs. Après quoi, elle demanda à la directrice de bien vouloir les héberger à l’école, si possible dans une chambre à l’étage des enseignants pour qu’il leur soit plus facile d’assurer leur sécurité en dehors des cours.

 

_Osaya : Et bien, étant données les circonstances, humains ou pas, il me semble en effet qu’il ne serait pas correct de laisser ces jeunes gens livrés à eux-mêmes… Bon, je ferais préparer une chambre pour eux. Vous en trouverez les clés dans votre casier dans la salle des professeurs. Par contre, veillez à ce que leur séjour ne crée pas de problème.

_Lliane  Bien sûr, ne vous inquiétez pas, ils ne seront jamais vraiment seuls et j’informerai les personnes de confiance à qui je les confierai.

_Osaya : D’accords… Soyez prudents…

 

             La directrice reprit sa tasse, signe que l’entrevue était terminée. Lliane et les autres sortirent du bureau.  Ils quittèrent le château sous les regards intrigués des élèves. Certains n’avaient rien de différent des humains à première vue, tandis que d’autres avaient des oreilles d’elfes, des yeux de serpent, des oreilles et des queues de chat, de loup, des ailes et des cheveux arborant des couleurs naturelles ne pouvant être obtenues que par des teintures pour le commun des mortels et bien d’autres particularités physiques. Rémus, lui-même, avait des cheveux et des yeux d’une couleur particulière, tout comme Lliane, qui avait en plus des oreilles d’elfe. Mais aucun d’entre eux ne songeait ne serait-ce qu’une seconde à dissimuler ces particularités physiques. Lliane et Rémus  rendirent quelques saluts.

 

_Rémi : Il y a une bonne ambiance ici…

_Sébastien : Et vous avez l’air fiers de vos origines, ça fait plaisir.

_Rémus  : Contrairement au monde extérieur, cette île nous permet de vivre au grand jour sans être pourchassés à cause de notre nature. Mais bon, ça n’exclut pas quelques dangers et conflits.

_Lliane : C’est clair que ce n’est pas toujours de tout repos, mais ce n’est pas de la discrimination. En ville, vivent même certains humains qui sont proches de créatures magiques. Ils sont donc venus ensembles, mais comme les humains non-initiés ne pratiquent pas la magie, ils font d’autres métiers.

 

             Après avoir dépassé la grille de l’école, ils empruntèrent un large chemin de terre parfaitement entretenu à travers la forêt. Au bout de vingt minutes de marche, la terre fit place à des pavés parfaitement intégrés au sol, laissant la chaussée presque lisse.

 

_Shad : Au moins ici, ils ont de beaux pavés, pas comme près du château des Ducs de Bretagne et du comptoir du château.

_Rémus  : Le comptoir du château ?

_Shad : Une boutique style médiéval du vieux Nantes, la grande ville où j’habite. Il y a d’énormes pavés. Cette ville est très jolie. J’aime bien le style médiéval des maisons.

_Sébastien : Mais contrairement aux villes du Moyen-Âge, elle a l’air construite d’après un plan précis avec des rues larges.

_Lliane : Quand le sorcier qui a rouvert l’école est venu ici, la ville était en ruine ; les quelques champs en friche et le château en piteux état. Il a utilisé ses pouvoirs et l’aide de quelques personnes avec lui pour reconstruire la ville et tout remettre en état. C’est lui qui a pensé et conçu cette ville dans les moindres détails. Nous utilisons des calèches, des chevaux et les maisons sont de style ancien, mais par ailleurs, cette ville est aussi bien équipée et propre que les maisons les plus modernes. Et bien sûr, l’écologie est notre priorité. Nous ne produisons aucune pollution.

_Rémus  : Nous devons vous acheter des vêtements… Allons au magasin de Gally et Miyako.

 

             À la suite du demi-ange, ils progressèrent dans l’avenue principale de la petite ville qui rassemblait la plupart des commerces. Les trois humains regardaient les passants, parfois habillés d’une façon qui leur était normale et parfois semblant être cosplayés, déambuler sur de larges trottoirs séparés de la chaussée, non pas par une marche, mais par de petits poteaux pointus en bois à intervalles réguliers. Des enseignes à l’ancienne indiquaient toutes sortes de boutiques, bars, restaurants. Ils s’arrêtèrent sous l’une d’entre elles, agrémentée du dessin d’une paire de ciseaux et du nom de la boutique, « Le croissant de la lune blanche », qui avait presque l’air brodé sur le bois.

             Ils poussèrent la porte qui fit tinter une petite clochette. Dans la vitrine, 4 mannequins présentaient, impassibles, des vêtements aussi bien féminins que masculins. En face de l’entrée, presque au fond du magasin, un comptoir avec une caisse. De part et d’autre du comptoir, de hautes étagères contenaient toutes sortes de fils, aiguilles, ciseaux, mètres ruban et autres tissus ou accessoires pour faire de la couture. Derrière, un espace plus détaché avec des cabines d’essayage avec une porte donnant sur l’arrière-boutique. Du côté gauche, des penderies avec plusieurs modèles de manteaux, vestes et robes ; à droite, les pantalons et les jupes, entre l’entrée et le comptoir, des hauts et un présentoir avec toutes sortes de chaussettes, gants et guêtres.

             Derrière le comptoir, une jeune fille aux cheveux roses, courts à l’exception de deux grandes mèches encadrant son visage, dessinait. Kaoru était là, lui aussi, regardant par-dessus l’épaule de la jeune fille les dessins qu’elle créait. Quand la sonnette tinta, elle releva ses yeux bleus vers les nouveaux arrivants.

 

_Gally : Bonjour messieurs dames !

_Rémus  : Bonjour Gally, salut Kao.

_Lliane : Bonjour vous deux ! Nous aurions besoin de vêtements pour ces trois personnes. Et sinon, si tu as besoin d’aide, cette jeune fille cherche un petit boulot…

_Gally : Ce sont de nouveaux élèves ?

 

À nouveau, ils durent expliquer la raison de la venue des trois jeunes gens et le fait qu’ils étaient humains. Etant donné qu’il était prévu qu’ils assistent aux cours et qu’ils auraient des séances d’entraînement au combat, il fut décidé que Shad, Rémi et Sébastien auraient chacun une tenue de combat et une autre plus habillée pour le reste de leurs activités. Shad payerait ses vêtements par son travail au magasin. En effet, Gally le tenait alternativement avec une autre élève, Miyako en dehors de leurs cours et ne refuserait pas un peu d’aide.

Quant aux deux garçons, Rémus paya les vêtements de Rémi, qui travaillerait le soir dans son magasin pour les rembourser ; et Lliane avança la somme de ceux de Sébastien.

Gally appela alors Miyako Akai, qui cousait dans l’arrière-boutique. Une jeune fille de 1m65 aux cheveux longs, remontés en chignon à l’exception d’une mèche tombant devant ses yeux, mais laissant le coin gauche de son front découvert, révélant le kanji signifiant « feu » tatoué apparut dans la boutique. Ses yeux, beaux mais peu expressifs, étaient du même noir d’ébène que ses cheveux. Elle portait un kimono rouge orné de beaux lys blancs.

Tandis que la déesse Miyako prenait les mesures des clients, la dragonne Gally faisait des croquis des futurs vêtements avec les conseils de Kaoru.

               

tenue de combat de Rémi.                                                    

tenues de combat de Shad et Sébastien.

tenues de villes. De gauche à droite: Shad, Rémi, Sébastien.

 

Une fois les croquis vivement approuvés, Gally et Miyako apportèrent la cape blanche dessinée pour la tenue de combat de Rémi, des pièces de mithril ainsi que divers tissus, fils, du cuir et autres accessoires de couture.

Ils commencèrent par les tenues de combat. Sur chacune des tenues, Gally rajouta par magie des broderies dorées pareilles à celles sur la cape. Le fil dansait de lui-même entre les fibres des tissus avec une grande rapidité.

 

_Gally : C’est Kaoru qui m’a enseigné des sorts pour créer des costumes rapidement.

_Lliane : Ces broderies sont très jolies, mais on dirait qu’elles renferment un peu de magie, non ?

_Kaoru : Vous avez les sens aiguisés mademoiselle. Effectivement, cette cape m’avait été commandée il y a longtemps, mais le client n’est jamais venu la chercher. Comme elle devait lui servir de protection, j’ai peur que le danger qu’il craignait ne soit arrivé plus tôt que sa commande. Le fil qui a servi aux broderies et que nous réutilisons aujourd’hui a la capacité de fournir une protection contre les sorts élémentaires et l’électricité. Ce n’est pas infaillible bien sûr, mais ça peut aider.

_Miyako : Tu t’appelles Rémi, c’est ça ?

_Rémi : Oui…

_Miyako : Peux-tu te lever ?

 

             Le jeune homme s’exécuta et la déesse lui fit essayer des jambières de mithril. Son haut sans manche était d’un beau vert sombre avec des sangles décoratives, son pantalon était couleur chocolat et la veste beige  sans manche. Des manchettes, du même vert que le haut, couraient des coudes jusqu’à la base des phalanges et étaient renforcées de mithril sur les poings.

_Kaoru : Certains chevaliers, notamment ceux de ma famille utilisent ce genre de jambières. En plus de la protection qu’elles apportent, elles permettent de faciliter la marche et d’éviter une trop grande fatigue lors des longs trajets.

_Rémi : On a vraiment l’impression que vous pouvez tout faire par magie, c’est pratique.

_Lliane : On ne peut pas TOUT faire, mais c’est vrai que ça dépanne dans pas mal de cas. Hey, vous deux, vous êtes changés ?

 

             Les deux personnes interpellées étaient Shad et Sébastien, partis se changer après Rémi, qui avait eu droit à sa tenue en premier étant donné que certains éléments étaient prêts d’avance.

La jeune fille portait des bottes cavalières (protégeant les genoux) d’un violet très foncé et renforcées de mithril au-dessus desquelles elle avait enfilé un short en jean souple bleu foncé. Son haut ressemblait à un chemisier blanc avec son décolleté fermé par des ficelles et au col orné d’une lanière rappelant une ceinture. Elle avait également des manchettes comme celles de Rémi, mais blanches. Sur ses poignets, le bord supérieur de ses manchettes, la base de ses doigts et la fin de ses manches très courtes, le tissu était du même violet que le dos duquel partaient deux pans de matière venant se fermer sous la poitrine.

Quant à Sébastien, il arborait un haut noir barré d’une croix blanche sur le côté gauche dont les manches trois quarts allaient se fondre dans ses manchettes blanches pareilles à celles de Shad et Rémi, à ceci près que, comme pour son haut, les broderies de protection dorées ressortaient de fines bandes bleues foncées et non vertes ou violettes. Il portait également un pantalon beige clair.

             Il fut confié également à nos trois humains une sacoche s’attachant autour de la taille et assortie au bas de leur tenue.

La jeune dragonne et la déesse se chargèrent des derniers ajustements.

 

_Gally : Êtes-vous à l’aise ?

_Shad : Oui, c’est très confortable.

_Sébastien : Et c’est vraiment du sur mesure, pas un pli de trop…

_Rémus  : Vous pourrez vous entraîner plus facilement, habillés comme ça.

_Kaoru : Passons donc à vos tenues élégantes.

 

             Renvoyés dans les cabines d’essayage, les trois mannequins d’un jour en ressortirent avec ce qui aurait pu être des tenues de soirée. Shad avait une jolie robe au buste moulant et un joli drapé en bas, plus court devant que derrière et dont les manches, reliées au reste sur le côté de la poitrine, ne recouvraient ni les avants bras ni les épaules. Le col montait sur le cou, mais on pouvait deviner les formes par une ouverture barrée de ficelles blanches. Le bas du buste, le bord du décolleté et des manches étaient bleus clairs et le reste blanc cassé.

Pour les garçons, les pantalons et parties claires étaient beiges et les motifs et parties colorées étaient bordeaux. Ils portaient une tunique se terminant en queue de pie devant et derrière. Les manches de Rémi étaient resserrées sur l’avant-bras et couraient jusque sur le début du dos de la main, alors que celles de Sébastien étaient resserrées sous l’épaule et évasées après.

 

_Gally : Ça vous plaît ?

_Shad : C’est magnifique ! Je pourrai les ramener chez moi ?

_Rémus  : Quelle question ! Ces tenues sont à vous maintenant.

_Shad : Trop bien !

_Lliane : Bon, malheureusement, nos cours vont bientôt commencer, il va falloir que je retourne au château avec les garçons. Je vous confie Shad ? Nous viendrons te chercher après les cours pour vous acheter des armes dans une autre boutique.

_Gally : Pas de problème, il ne lui arrivera rien ici.

 

             Ils firent rapidement le plein de sous-vêtements avant de partir. Shad garda sa robe sur elle et Lliane et ses protégés quittèrent le magasin, chargés des sacs contenant les nouvelles tenues. Pendant ce temps, Gally apporta un grand agenda rose qu’elle ouvrit là où il y avait un marque-page.

 

_Shad : Ça doit être la date d’aujourd’hui.

_Gally : Bon, autant commencer tout de suite à t’expliquer ton travail. Je serai souvent derrière avec mes jumeaux, donc c’est toi qui tiendras la caisse. Tu devras également mettre les nouvelles créations en rayon, faire un peu de ménage à la fermeture et prendre des rendez-vous. Nous ne sommes pas toujours là et il y a une autre assistante de temps en temps : Evangelle Wisper. Dans cet agenda, il y a des codes couleurs suivant les cases pour les horaires pour savoir qui d’entre nous peut s’occuper des clients. Quand quelqu’un veut une commande sur mesures, tu lui donnes une date pour que nous puissions nous en occuper. Mais si nous sommes là et que nous n’avons pas de client, viens nous demander si nous pouvons nous en charger immédiatement.

_Shad : Et pour l’argent, quelle genre de monnaie avez-vous ?

_Gally : L’île a sa propre monnaie : des pièces métalliques de différentes valeurs. C’est plus commode étant donné que les habitants d’ici viennent du monde entier.

 

             C’est alors que des pleurs retentirent à l’étage du bâtiment. Gally s’éclipsa alors en s’excusant après avoir demandé à Miyako d’apprendre à Shad le principe de leur monnaie. La déesse lui fit une fiche à laquelle elle pourrait se référer en cas d’oubli. La jeune fille avait l’impression de se retrouver dans Harry Potter ou le donjon de Naheulbeuk. Miyako ne parla pas plus que nécessaire et donna quelques articles à disposer avec leur prix avant de retourner à ses confections dans l’arrière-boutique.

             Pendant ce temps, Lliane, Sébastien, Rémi et Rémus  déposèrent leurs achats dans leur chambre. Ils accompagnèrent ensuite Sébastien à la bibliothèque, où Seichiro lui mit des livres dans les bras dès son arrivée. Ils leur souhaitèrent bon courage avant de se diriger vers la salle dans laquelle Lliane allait donner son premier cours d’étude runique de la journée.

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