Entre rêve et cauchemar - Chapitre 19

Publié le par shadeikin

Entre rêve et cauchemar - Chapitre 19

Chapitre 19 : les amazones du désert

 

             Diane, Link et Navi se retrouvèrent près du puit du village Cocorico. Les habitants la regardèrent avec étonnement, puis reconnurent l’héroïne qui luttait pour sauver Hyrule. Ils se rassemblèrent autour d’elle, la félicitèrent et lui demandèrent où était Impa. Elle les rassura sur l’état de leur bienfaitrice, puis fut amenée dans la maison de la guerrière où Sheik aidait à soigner les quelques blessés par l’attaque des ombres. Il commença par lui dire de prendre un bain puis la soigna.

 

_Sheik : Vous avez triomphé une fois de plus, félicitations.

_Diane : Merci… Et vous, comment ça se passe au village ?

_Sheik : Les dégâts ont été réparés et les blessures guérissent bien.

_Diane : Tant mieux…

_Link : Toi par contre Diane, il va falloir que tu restes tranquille quelque temps.

_Sheik : Il a raison. Je peux accélérer la guérison avec les baumes et les potions appropriés, mais une bonne semaine de repos me semble nécessaire.

_Diane : Je crois que je ne vais pas me faire prier. Mais je m’en voudrais de m’incruster.

_Sheik : Ne t’inquiète pas pour ça… Tu peux rester dans la maison d’Impa. Et étant donné que tu te bats pour sauver Hyrule et que tu leur as prêté main forte, les villageois seront aux petits soins pour toi.

_Link : Et je veillerai à ce que tu n’en fasses pas trop.

_Sheik : Je compte sur toi pour ça Link… Je repasserai pour m’occuper de tes blessures.

 

             Le Sheikah prit congé de ses amis pour que Diane, qui était restée en serviette, puisse s’habiller. Ses vêtements étant en piteux état, des villageoises s’en chargeaient et Daju lui avait prêté une robe. Pendant qu’elle se changeait, Link attendait à l’extérieur. Elle vint le rejoindre, en robe en marchant à l’aide d’une béquille.

 

_Link : Tu es très jolie comme ça ! Ça change de la tunique.

_Diane : Merci.

_Link : Profite bien de ta semaine de répit. C’est l’endroit le plus paisible D’Hyrule ici, j’en suis persuadé.

_Diane : Oui, ça va me faire du bien. Crois-tu que je pourrai en profiter pour jouer de l’ocarina ? Demanda-t-elle d’un air rêveur.

_Link : Bien sûr ! Epona adore ça et je ne pense pas que ça dérangera qui que ce soit.

 

             Epona et quelques autres chevaux prenaient l’air dans un enclos accolé à l’écurie. Diane parvint à s’asseoir sur la poutre la plus élevée de la barrière et appela la jument qui vint la voir tranquillement. La jeune fille commença à jouer ; Link l’écoutait, assis à côté d’elle. Elle interpréta plusieurs airs, certains entraînants, d’autres plus doux, puis s’arrêta pour discuter avec Link. Le jeune homme pensait encore un peu à Zelda, mais n’en parla pas pour ne pas paraître désagréable, puis ne pensa plus qu’à Diane. Elle parlait de son monde, Link du sien, mais ils n’évoquèrent pas de leur quête. Ils continuèrent jusqu’à ce qu’une petite fille vienne les voir timidement.

 

_Petite fille : Bonjour madame…

_Diane : Bonjour. Veux-tu quelque chose ?

_Petite fille : Pourriez-vous continuer à jouer ? Mes amis et moi, nous aimons bien…

_Diane : C’est vrai ? C’est gentil.

_Link : Moi aussi j’aime bien et Epona avait l’air déçue quand tu t’es arrêtée.

_Diane : Alors je n’ai plus qu’à m’incliner.

 

             Elle reprit son instrument et joua. Les enfants s’attachèrent vite à elle. Elle passa donc sa semaine à discuter avec Link et Sheik quand il venait la soigner ; à s’entraîner sans forcer et à s’occuper des enfants quand ils quittaient la petite école du village. La jeune fille leur jouait de l’ocarina, parfois accompagnée par Sheik à la harpe. Elle les aidait à faire leurs devoirs et apprenait quelques prises et bottes à certains garçons téméraires. Elle avait l’impression de se rendre utile et ne vit pas cette semaine passer. Le dernier jour, les villageoises lui rendirent ses vêtements et lui offrirent des provisions. Diane remercia ses hôtes, monta sur Epona et partit. Elle fut surprise de trouver Sheik qui l’attendait à la sortie du village.

 

_Sheik : Bonjour Diane, je dois te parler.

_Diane : Bonjour, qu’est-ce qu’il y a ?

_Sheik : Je ne voulais pas t’en parler avant que tu ne sois remise, mais tu dois savoir que le peuple Gérudo ne compte que des femmes, non ?

_Link : Oui, nous le savions, et nous savions aussi que ce sont des voleuses au service de Ganondorf et de grandes guerrières.

_Sheik : C’est vrai… Et vous avez dû vous rendre compte qu’une tribu uniquement constituée de femmes est vouée à disparaître, à moins que…

_Diane : À moins qu’elles n’aillent chercher des hommes à l’extérieur.

_Link : Y’a-t-il a eu des enlèvements ?

_Sheik : Oui… Il y a quelques temps, elles ont détruit le pont qui permet de franchir le ravin qui sépare la plaine du désert. Or il y a un petit village en bordure du désert. Pour ne pas être obligés de faire un détour pendant leurs voyages, les habitants ont engagé des charpentiers pour le reconstruire ; mais le pont était à peine commencé que les Gérudos ont enlevé les ouvriers.

_Link : Et une fois qu’elles auront eu ce qu’elles veulent, elles ne les laisseront pas repartir.

_Sheik : C’est très probable… Les hommes ne sont pas tolérés chez les amazones du désert… Avant ils étaient juste rejetés, mais depuis l’avènement de Ganondorf…

_Diane : Il va falloir les sortir de là… De toute façon, le prochain temple est dans le désert.

_Sheik : Bonne chance.

 

             Le jeune homme disparut comme à son habitude et Diane lança Epona au petit galop dans la plaine. Les deux jours de voyage furent moins détendus et à allure soutenue. Cependant, les trois amis essayaient de rester optimistes ; en particulier Diane qui tentait de détendre l’atmosphère. Cependant, elle discutait avec Link de la meilleure manière d’effectuer ce sauvetage malgré le manque de souvenirs du jeune homme sur les lieux.

             La plaine laissa peu à peu place à un terrain rocailleux, assez inhospitalier. Le groupe arriva bientôt en vue du ravin où avaient été enlevés les ouvriers et qu’il fallait  franchir pour atteindre la forteresse Gérudo. Diane avançait depuis un moment dans un petit canyon. Le ravin, large de quelques mètres, était haut d’une trentaine. Une rivière, coulant au fond, comportait des chutes d’eau faisant penser à des marches, dont la première sur la droite faisait bien quinze mètres de haut.

 

_Link : Nous n’avons pas le temps de faire un grand détour. Pont ou pas, nous devons passer ici. Tu vas devoir sauter avec Epona.

_Diane : Je n’ai jamais eu l’occasion de sauter un ravin à cheval… Mais je suis sûre qu’Epona en est capable.

_Link : Aies confiance. Si je l’ai fait, tu peux le faire.

_Diane : Tu n’es pas tout à fait comme tout le monde, tu possèdes des qualités assez hors du commun. Je ne pense pas que tu puisses utiliser cette phrase aussi facilement.

_Link : Bof… Soupira-t-il embarrassé.

_Diane : Tu n’es pas le héros du temps pour rien. Bon allez, ce n’est pas un ravin qui va nous arrêter.

 

             Link s’était un peu frotté les cheveux à l’arrière de la tête, signe de sa légère gêne face à ces compliments, puis observa Diane qui allait se mettre en place un peu plus loin. La jeune fille s’arrêta à bonne distance du ravin, marqua un temps d’arrêt puis lança Epona au grand galop. La jument se donna à fond ; le ravin fut très vite très proche. Puis arrivée au bout, Epona fit un saut formidable et passa facilement. Diane lui caressa le cou et lui fit une petite tape amicale en la félicitant.

             Quelques centaines de mètres plus loin se dressait la forteresse Gérudo, ensemble construit en pierre au milieu des falaises. Un seul passage étroit permettait de se lancer dans le désert, mais il était la plupart du temps fermé par une énorme herse et gardé. Les Gérudos vivaient toutes dans un seul immense bâtiment à plusieurs étages comportant leurs appartements privés, des salles communes, une armurerie, des salles d’entraînement, dont le fameux gymnase renfermant diverses épreuves et enfin des cellules.

Diane laissa Epona à bonne distance puis entra discrètement dans la forteresse. Les trois compères mirent au point une stratégie en murmurant.

 

_Diane : Link, Navi ou toi vous pourriez allez voir où sont les prisonniers.

_Navi : Pourquoi ?

_Link : Nous pouvons facilement entrer sans nous faire repérer et ensuite guider Diane.

_Diane : Exactement !

_Link : Bon, j’y vais, à tout de suite.

 

             La jeune fille resta cachée derrière des rochers tandis que Link se rendait pratiquement invisible et s’infiltrait dans le bâtiment. Quelques minutes passèrent, interminables pour Diane et la petite fée. Enfin Link revint.

 

_Link : J’ai repéré les cellules. Le problème va être de passer les gardes en restant le plus discret possible.

_Diane : Ce n’est pas gagné… J’ai horreur de cette étape du jeu !

 

             Ils se mirent en mouvement, se cachant derrière des murs, des roches ou des caisses entre les rondes des gardes pour enfin pénétrer dans la forteresse. L’endroit était sombre, avec des couloirs étroits faits de pierres. Dans les salles communes, on trouvait du mobilier en bois d’un style assez brute, quelques tapisseries et ça et là des lances, des boucliers, des sabres accrochés aux murs ainsi que des crânes d’animaux cornus entourés chacun d’un grand collier de perles, d’os et de plumes. Ces derniers ornaient également les couloirs et chaque porte ou ouverture était encadrée par deux totems en bois sculptés à leurs sommets en une sorte de bête ailée peinte suivant les endroits en vert, bleu, rouge, violet…

             Diane suivait Link en évitant les Gérudos. Heureusement, la plupart d’entre elles était au terrain d’archerie montée, dans le gymnase ou les salles d’entraînement. Arrivés dans la prison, il y avait encore moins de femmes. Malheureusement, deux d’entre elles restaient à proximité des cellules. Diane ne put s’empêcher de murmurer.

 

_Diane : C’est pas vrai !

_Link : Nous ne pourrons pas les éviter, d’autant plus qu’elles ont les clés des cellules…

_Navi : Regardez, il y en a une qui vient par ici.

_Diane : Je vais devoir les mettre hors combat.

 

             La jeune fille restait contre le mur du couloir près de l’entrée et attendait que le garde se rapproche. Quand la Gérudo fut à côté de l’entrée, Diane l’assomma d’un coup dans la nuque. L’autre garde se précipita sur l’intruse en prenant en mains ses deux grands sabres à lame courbe. Le combat s’engagea. La Gérudo, comme toutes les autres représentantes de son peuple, était une bonne guerrière. Diane se défendait bien mais peinait à trouver des ouvertures. Le combat risquait de durer longtemps ; Link décida de créer une diversion. Il sortit à son tour du couloir.

 

_Link : J’arrive Diane !

 

             L’interpellée savait très bien qu’il ne pouvait pas se battre, mais pas son adversaire qui se retourna pour voir son deuxième ennemis, offrant à Diane l’opportunité de l’assommer. Les ouvriers prisonniers avaient assisté avec espoir et curiosité à cet affrontement et remercièrent la jeune fille qui les délivra. Parmi eux, un homme d’une quarantaine d’année à l’air solide et franc s’adressa à Diane.

 

_Kyle : Je m’appelle Kyle, chef de ces ouvriers. À qui avons-nous l’honneur ?

_Diane : Je m’appelle Diane, lui c’est Link et notre fée s’appelle Navi. Je suis là pour vous faire sortir d’ici.

_Kyle : Merci infiniment, comment vous remercier ?

_Diane : En reconstruisant le pont, mais cette fois sous bonne garde. Mais nous ne sommes pas encore sortis.

_Link : Dépêchons-nous. Ces deux-là ne resteront pas évanouies bien longtemps et d’autres pourraient venir.

_Diane : Ok, nous te suivons.

 

            Ils remontèrent prudemment des cellules et parvinrent à sortir. Malheureusement, une fois dehors, ils furent vite repérés.

 

_Diane : Courez, aussi vite que vous pourrez et mettez-vous à l’abri dans le village le plus proche !

_Kyle : Mais et vous ?

_Diane : Je les retiendrai au mieux, courez !

_Kyle : Pour les laisser te prendre, sûrement pas !

_Diane : Ne dites pas n’importe quoi ! Allez-vous en, je ne risque rien !

 

             Les ouvriers protestèrent encore un peu puis finirent par la laisser. Diane empêchait tant bien que mal les guerrières de les prendre en chasse quand parmi elles, une jeune femme prit la parole.

 

_Nabooru : Laissez tomber ces hommes. Cette fille est celle que recherche le grand Ganondorf. Capturez-la !

 

             Diane fut rapidement capturée et jetée dans une pièce haute avec seulement deux ouvertures : une fenêtre haut placée et une ouverture au plafond par où elle tomba, les mains liées, à moitié assommée.

Diane avait bien reconnu Nabooru, jeune chef des Gérudos. Les femmes les plus aguerries portaient des vêtements violets : un pantalon taille basse resserré sur les chevilles, un haut sans manche, court, remontant jusqu’au cou. Elles avaient les cheveux longs, rouges, attachés en queue de cheval et portaient un petit voile sur le bas du visage ainsi que des gants remontant jusqu’aux coudes et recouverts de métal sur le dessus jusqu’au dos de la main.

             Les novices, elles, étaient en blanc, le visage non voilé, les cheveux courts. Leurs hauts, au décolleté semblable à celui d’un débardeur droit était rouge au milieu et laissait leurs bras découverts. Leurs pantacourts étaient, comme pour les expérimentées, taille basse devant et derrière mais remontait jusqu'à la taille sur les côtés et étaient bordés de rouge sur le haut.

             Nabooru, elle, portait des habits blancs. Son pantalon taille basse était resserré aux chevilles et son haut, orné de motifs rouges, ne couvrait que sa poitrine et ses cheveux longs étaient attachés en queue haute. Elle portait sur le front un petit diadème en or serti d’une pierre rouge en son centre.

 

_Link : Ça va Diane ?

_Diane : Hum, oui je crois… L’atterrissage a été rude.

_Link : Bien que voleuse, en principe Nabooru déteste Ganondorf. Elle n’a pas un mauvais fond…

_Navi : Donc les Gérudos devraient être de notre côté, mais ce n’est pas le cas. Non seulement elles nous avaient déjà attaqués avant, mais là, elles ont capturé Diane au nom de Ganondorf !

_Diane : Oui, mais elle doit être sous le contrôle de Twinrova comme l’était Ingo.

_Link : Exactement ! D’ailleurs, la pierre sur son diadème ne vous rappelle-t-elle rien ?

_Navi : Un joyau de contrôle !?

_Diane : Il va falloir le détruire. Mais avant ça, il faut sortir d’ici et retrouver mon épée et mon bouclier.

_Link : Heureusement, elles ne t’ont pas pris ta bourse magique. Ton grappin te sera utile pour sortir.

_Diane : C’est clair, il faut le savoir qu’une si petite bourse peut contenir autant d’armes… Mais déjà faudrait-il que je me détache.

 

             Comme ses mains étaient dans son dos, elle s’assit pour les faire passer devant. En s’aidant de son grappin, elle parvint à couper la corde. Après s’être un peu massé les poignets, elle se hissa avec son grappin sur la fenêtre puis sauta à l’extérieur. Elle rentra discrètement dans le bâtiment et chercha ses armes. Un garde la repéra, mais avant qu’elle ne puisse donner l’alerte, elle l’assomma et lui prit un sabre.

             Diane ne savait pas trop où chercher et finit  par se retrouver dans une salle avec un fauteuil qui faisait un peu penser à un trône au fond et des coussins, sûrement destinés à s’asseoir, étaient empilés sur les côtés. Derrière l’imposant siège en pierre agrémenté d’un coussin était accrochée une grande tapisserie et les murs étaient ornés d’armes de toutes sortes.

 

_Diane : Mais où les ont-elles mis ?

_Navi : Et où sommes-nous ?

_Nabooru : Dans la salle du conseil.

 

Ils se retournèrent pour voir la Gérudo en garde avec ses deux sabres.

 

_Nabooru : Ainsi je n’aurai pas l’honneur de te livrer à mon maître… Je vais te tuer ici même !

_Diane : C’est ce que nous verrons ! J’ai bien l’intention de briser l’emprise que ce monstre a sur toi !

 

             Le combat s’engagea, très équilibré. Malheureusement pour Diane, Nabooru se battait pour tuer, alors qu’elle ne voulait pas la blesser. La Gérudo excellait dans le maniement des sabres, mais Diane était plus polyvalente grâce à son entraînement varié. Véritable félin, elle esquivait plus qu’elle ne frappait. Nabooru avait presque l’air de s’amuser en la faisant reculer vers un mur ; puis elle se lança encore une fois à l’attaque. Diane sauta, puis, s’appuyant sur le mur, elle passa par-dessus Nabooru. Les deux jeunes femmes se retournèrent, voulant frapper, mais Diane parvint à porter un grand coup au milieu du diadème. La pierre vola en éclats et Nabooru s’évanouit.

             Quelques minutes plus tard, elle se réveilla avec un bon mal de tête. Elle était toujours dans la salle du conseil, allongée sur des coussins. Elle entendit une voix à côté d’elle et s’assit.

 

_Diane : Bienvenue parmi nous.

_Link : Tu vas mieux ?

_Nabooru : Oui, ça va… Quand je pense que ces deux vieilles biques me contrôlaient… Ça me rend malade !

_Diane : Tu n’es pas responsable Nabooru. Mais si tu pouvais dire à tes guerrières de ne pas me massacrer, ça m’arrangerait.

_Nabooru : Bien sûr… Désolée pour tout ça. Dorénavant je t’aiderai ! Nous allons montrer à ce Ganondorf que même un Gérudo ne peut pas faire n’importe quoi !

_Diane : Ok, merci.

_Nabooru : Mais au fait, je ne connais même pas vos noms…

_Diane : Ah, excuse-moi, je suis Diane, la petite fée c’est Navi et…

_Link : Moi c’est Link.

_Nabooru : Link… ? Ne t’aurais-je pas déjà vu ? Demanda-t-elle en le scrutant.

_Link : Si justement, mais c’est assez compliqué…

_Diane : En fait, Link est le véritable héros du temps et il a déjà sauvé Hyrule de Ganondorf…

_Nabooru : Mais c’est impossible… 

_Link : Malheureusement si ! Une sorcière dénommée Ran nous a fait revenir en arrière, m’a privé de mon corps et a envoyé Diane ici me remplacer dans l’espoir qu’elle ne s’en sortira pas.

_Nabooru : Pourquoi ne l’a-t-elle pas tuée directement ?

_Diane : Elle a essayé, mais elle a perdu à chaque fois. Alors elle s’est servie de mon envie de voir Hyrule pour m’envoyer ici…

_Nabooru : Je vois… Alors il ne me reste plus qu’à t’aider ! Tu vas avoir droit au meilleur entraînement qui soit ! Je t’invite à  rester ici quelques temps !


           

 Avant que Diane ne puisse répondre, Nabooru l’emmena dans une chambre et lui prêta une tenue semblable à la sienne. En la voyant comme ça, Link ne put s’empêcher de la fixer un instant. Une fois sortie de la pièce, elle confia les vêtements et les autres affaires de Diane à une Gérudo pour qu’elles soient nettoyées, affûtées, réparées et posta deux gardes devant la chambre pour veiller sur elle. Nabooru annonça à ses sœurs guerrières qu’elle apportait son soutien à Diane. Les Gérudos furent enthousiastes à l’idée de se retourner contre Ganondorf. Elles emmenèrent Epona, que Diane avait rappelée à coup d’ocarina, dans l’écurie où elle fut bien traitée.

 

_Nabooru : Maintenant que tu es habillée comme une Gérudo, on ne pourra pas faire grand-chose pour que tu aies un teint aussi mat que nous ni des cheveux rouges, mais nous allons faire de toi une Gérudo dans l’âme ! Je te confie aux bons soins d’une de nos entraîneuses qui s’occupe de la formation des apprenties.

_Maïra : Je m’appelle Maïra, enchantée.

_Diane : Tout le plaisir est pour moi, merci de vous occuper de moi.

 

             Maïra ressemblait à toutes les autres Gérudos expérimentées, à ceci près que la pierre incrustée dans son pendentif n’était pas rouge mais bleue, signe de son statut d’entraîneuse.

             Quatre jours passèrent ainsi pendant lesquels Maïra et Diane ne se quittèrent presque pas, passant leur temps au terrain d’archerie montée, dans le gymnase et dans les salles d’entraînement. Diane décochait des flèches, montée sur Epona qui galopait, se battait à mains nues ou à l’épée contre des Gérudos et affrontait les monstres et les pièges du gymnase. Elle était épuisée chaque soir. Elle qui n’aimait pas passer du temps à table en générale, appréciait les déjeuners et les dîners, souvent accompagnés de musique pendant lesquels elle pouvait parler avec Link et ses nouvelles amies parmi lesquelles elles s’étaient très bien intégrée.

 

_Nabooru : Alors, ça se passe bien à l’entraînement ?

_Diane : Oui, ça vaut la peine d’être fatiguée.
_Maïra : Elle est très douée, c’est déjà une grande guerrière. Elle apporte un peu de diversité dans notre façon de combattre…

_Diane : J’espère que mon entraîneur assiste à cette aventure depuis le monde où j’étais. C’est tout à fait possible étant donné le lien magique entre nous.

_Nabooru : Est-ce un homme qui t’entraîne ?

_Diane : Oui, il s’appelle David.

_Nabooru : Chez nous, le seul homme que nous acceptons vraiment, c’est notre roi. Mais il n’en naît qu’un tous les cent ans. Le reste du temps, nous les capturons juste le temps nécessaire pour qu’ils nous apportent une nouvelle génération de guerrières…

_Link : Vous m’aviez pourtant aidé la première fois…

_Nabooru : Par la force des choses.

_Diane : Je n’aime pas l’idée de rejeter des gens sur des critères comme le sexe… Les hommes et les femmes ont tous des qualités et des défauts. Il faut voir au cas par cas. Et j’avoue que la compagnie d’un homme est parfois très agréable.

 

             La jeune fille regardait pensivement le feu qui crépitait dans une grande cheminée. Les autres convives remarquèrent comme de la nostalgie chez elle et on changea de sujet. Le dîner se termina dans la bonne humeur puis Diane alla dormir, toujours accompagnée de Link qui restait assis dans un coin du lit.

             Le lendemain, il la réveilla doucement, comme à son habitude puis alla s’asseoir à la fenêtre en regardant dehors pour la laisser faire un brin de toilette et s’habiller. Ils rejoignaient la salle d’entraînement quand ils entendirent des ricanements sinistres et de grands bruits à l’extérieur. Diane se précipita vers une sortie et resta dissimulée. Koume et Kotake faisaient face à Nabooru, assises sur leurs balais qui flottaient dans les airs.

 

_Koume : Voilà plusieurs jours que tu as annoncé à notre maître que tu avais capturé celle qui remplace le héros du temps. Depuis, nous n’avons plus aucune nouvelle. J’espère pour toi que tu t’en es occupée !

_Kotake : Et nous avons remarqué que notre sort sur toi n’agissait plus, mais tu as dû comprendre que tu devais obéissance au Seigneur du Malin.

_Nabooru : Pour votre information, Diane est toujours vivante et à l’heure qu’il est, elle doit avoir trouvé quelque part dans Hyrule le moyen de vaincre Ganondorf ! Et vous avez vu juste ; elle m’a délivrée de votre emprise ! Dorénavant, les Gérudos n’obéiront plus à ce monstre que vous appelez maître !

_Koumé : Ainsi tu nous trahis ! Tu vas le regretter !

 

             Les deux sorcières se mirent à tourner en cercle au-dessus de Nabooru. Un cercle noir se forma aux pieds de la jeune femme et commença à l’aspirer. Les Gérudos coururent au secours de leur chef, mais Koume les dispersa avec ses flammes magiques, tandis que Kotake les emprisonnait dans la glace produite par le rayon de sa baguette.

             Les Twinrovas riaient de plus belle tandis que Nabooru continuait de disparaître. Diane sortit alors complètement et utilisa ses flèches de feu pour délivrer les guerrières. Elle s’élança pour secourir Nabooru, mais Koume lui lança un jet de flammes. Diane se protégea derrière son bouclier, mais fut obligée de reculer et d’assister impuissante à la disparition totale de Nabooru. Elle interpela alors les sorcières.

 

_Diane : Eh, vieilles biques ! Si vous me voulez, je suis là ! Laissez partir Nabooru !

_Koume : Hi hi hi hi hi hi ! Revoici donc la petite peste qui ose se dresser contre Ganondorf…

_Kotake : Hi hi hi hi ! Tu ne feras bientôt plus obstacle à notre maître.

 

             Les sorcières commencèrent à lui envoyer des flammes et des rayons gelés contre lesquels le bouclier Hylien ne s’avérait pas très efficace. Diane évita tant bien que mal les attaques. Malheureusement, Kotake finit par viser juste et son rayon atteignit Diane à la jambe. La jeune fille trébucha et son corps commença à se recouvrir de glace. Link était toujours près d’elle.

 

_Link : Tu dois te relever avant que la glace ne t’ait totalement recouverte et t’en débarrasser !

_Koume : Hi hi hi ! Pauvre de toi ! Privé de corps, tu es condamné à la regarder mourir !

_Diane : Pauvre tache ! Link est le héros du temps ! Il est plus fort que vous ne le croyez ! Ses conseils et son soutien seuls me suffisent !

 

             Diane était plus qu’énervée. Ses yeux brillaient d’une flamme menaçante. Elle parvint à se dégager de la glace. Une fois relevée, elle joignit ses mains autour du cristal qu’elle portait autour du cou et ferma les yeux. Le feu de Din l’entoura alors, détruisant complètement les quelques morceaux de glace qu’elle avait encore sur elle et qui menaçaient de se répandre à nouveau.

             La jeune fille sortit alors son arc. Comme les Twinrovas volaient sur leurs balais, c’était pour elle le seul moyen de les atteindre. Tout en continuant à éviter les attaques, elle décocha une flèche de feu vers Kotake. La sorcière parvint à stopper la flèche, mais pas l’aura ardente qui lui arracha  un cri strident. Les Gérudos se joignirent alors à Diane avec leurs arcs, mais leurs flèches finirent soit en cendres, soit emprisonnées dans des blocs de glace.

 

_Koume : Pauvres insectes ! Vous ne pouvez rien contre nous !

_Kotake : D’ailleurs, je pense que nous pourrions nous amuser…

_Koume : Toi la gamine qui veut que nous laissions partir la traîtresse ! Sache que nous l’avons envoyée au temple de l’esprit  dont Ganondorf a fait de nous les gardiennes.

_Kotake : Tu peux aller l’y chercher, nous t’y attendrons…

_Link : Nous viendrons, soyez-en sûres !

_Koume : Hi hi hi ! Mais même si ta petite protégée arrivait jusqu’à nous, elle n’en ressortirait pas vivante.

_Diane : C’est ce que nous verrons !

_Kotake : Ça promet d’être amusant ! Hé hé hé …

 

          Les deux sorcières s’envolèrent alors en direction du désert, sous les regards courroucés de Link et Diane.

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