Entre rêve et cauchemar - chapitre 22

Publié le par shadeikin

Entre rêve et cauchemar - chapitre 22

Chapitre 22 : Fusion froide

Diane réalisa effarée qu’elle se battait contre son ami. Sa tête lui tourna puis la momie et le fantôme changèrent d’apparence. Ses soupçons furent confirmés, la momie était bel et bien Sheik et le fantôme, Link. Soulagée, elle s’apprêtait à ranger son arme et interpela ses amis, mais Sheik continuait à l’attaquer. Elle comprit vite que s’ils ne comprenaient pas eux aussi, l’illusion perdurerait pour eux. Ils la voyaient encore comme un monstre et ses paroles n’étaient pour eux que des cris.

            Sheik continuait à attaquer, Diane esquivait sans oser répliquer de peur de le blesser. Bien qu’étonné du changement de comportement de son adversaire, Sheik poursuivait ses tentatives. Il finit par la jeter à terre. Diane sentit alors qu’il y avait du sable sur le sol. Elle en rassembla un peu devant elle et y écrivit son nom. Sheik s’arrêta net, semblant réfléchir, puis le monstre qui lui faisait face reprit peu à peu l’apparence de son amie.

 

_Sheik : Mon Dieu…! J’ai failli te tuer.

_Link : Vous avez résolu une autre énigme… Il faudra se montrer très vigilant… Ce temple joue des tours à l’esprit.

_Diane : Dépêchons-nous d’en finir avant que cet endroit ne nous tue !

 

            Ils revinrent dans la salle précédente où la Sentinelle était toujours prise dans la glace. La deuxième porte était fermée et la clé qu’ils venaient de trouver ne l’ouvrait pas. Ils se rabattirent donc vers la troisième. Ils se retrouvèrent devant une grande fosse incurvée d’une dizaine de mètres de long, traversée dans sa largeur par d’énormes boulets à intervalles réguliers. Sheik et Diane y descendirent avec prudence et avancèrent sans trop de difficultés. Au bout de la salle, une ouverture de la taille d’une porte donnait sur un grand renfoncement circulaire. Quatre Dinolfos y montaient la garde autour d’un petit coffre. Ils bondirent ensemble vers Sheik et Diane. Le premier fut stoppé net par les fléchettes du jeune homme. Deux autres se chargèrent de Diane, mais en restant à bonne distance d’elle. Lentement, la jeune fille se déplaça pour être devant l’ouverture de la salle et attendit. Agité, impatient, un Dinolfos s’avança. Diane utilisa une attaque horizontale, poussant le lézard à sauter au-dessus d’elle, puis lui asséna un puissant coup de pied qui le jeta hors de la salle. Etourdi, il ne put se relever à temps et mourut écrasé sous un boulet. Le deuxième voulut profiter que Diane était retournée pour l’attaquer, mais elle brandit son épée à temps ; il s’empala dessus. Sheik, n’ayant plus qu’un adversaire, ne fut pas longtemps ennuyé et s’empara de la clé dans le coffre.

            Ils revinrent rapidement à la salle de la Sentinelle et purent ouvrir la deuxième porte. Ils pénétrèrent dans un couloir au bout duquel certaines pierres du mur avaient, semble-t-il, volontairement été faites plus saillantes que d’autres pour pouvoir escalader. Cet effort tira sur les muscles et les blessures des deux jeunes gens, accélérant la perte d’efficacité des premiers soins qu’ils s’étaient donnés. Ils devaient en finir rapidement pour pouvoir recevoir des soins complets et prendre du repos.

            Sheik termina de grimper le premier. Il s’apprêtait à aider Diane à monter quand il fut projeté sur le mur. Il porta brusquement ses mains à sa gorge et suffoqua, comme étranglé. Diane se hissa rapidement hors de l’ouverture et utilisa son monocle de vérité. La salle était infestée de Grossbaffes dont une qui tentait d’étrangler Sheik. La jeune fille courut, évitant deux monstres et planta son épée dans celui qui attaquait son ami. La chose se divisa en trois petites mains qui s’enfuirent. Diane aida Sheik qui se releva en toussant.

 

_Sheik : Merci…

_Diane : Ça ira ?

_Sheik : Oui, ne t’inquiète pas… Occupe-toi en priorité des Grossbaffes, j’achèverai les petites.

_Diane : Ok, c’est parti !  

 

            Les lames sifflèrent, les fléchettes transpercèrent l’air et la chair, faisant s’écouler le sang violet des créatures jusqu’à ce qu’il n’y en ai plus une. La seule autre sortie de la pièce était une porte verrouillée que Sheik avait repérée à sa droite en entrant. Leur clé restante fut la bonne, leur ouvrant un nouvel accès à la grande salle où siégeait l’énorme statue. Symétrique, elle offrait deux escaliers de part et d’autre d’une porte centrale. Ils en avaient déjà emprunté un, maintenant, ils se trouvaient de l’autre côté et eurent donc accès à la deuxième partie du premier étage.

            Malheureusement, ils firent face à une porte fermée en haut des escaliers sans moyen de l’ouvrir. En se retournant, ils aperçurent un coffre à la même hauteur qu’eux, mais sur une partie indépendante de l’escalier. Plus en forme que sa partenaire, Sheik lui emprunta son grappin, sauta sur la paume de la main gauche de la statue pour ensuite arriver au coffre grâce à l’arme. Il en revint avec une clé qui leur permit de continuer. La salle qu’ils trouvèrent au bout d’un couloir légèrement coudé était assez petite et n’offrait que quelques bandes de terrain d’une cinquantaine de centimètres de largeur, entourées de vide pour circuler. Des Anubis patrouillaient ça et là sans se soucier du vide grâce à leur faculté de se déplacer en planant qui compensait leur manque de membre.

            Fatiguée par la durée de l’exploration et par ses blessures qui, même soignées, la faisaient souffrir ;  Diane n’y alla pas par quatre chemins : après avoir demandé à ses amis de repartir momentanément dans le couloir, elle se rendit au centre de la pièce, attirant en même temps l’attention des monstres. Serrant son pendentif cristallin d’une main, elle frappa sur le sol avec l’autre, déclenchant son pouvoir ; Le feu de Din embrasa l’atmosphère, décimant les créatures.

            Deux portes s’offraient maintenant à eux : une face à l’entrée et une à sa droite. En sa qualité de guide, Sheik choisit celle d’en face. La salle suivante était spacieuse, rectangulaire et dépourvue de fenêtre et d’objet, telle une simple boîte éclairée de quelques torches à intervalles réguliers. Encore deux portes : une à leur droite et une à leur gauche. Sheik et Diane testèrent chacun une porte : celle de droite était fermée ; celle de gauche s’ouvrait sur un petit espace circulaire où un coffre renfermait une clé.

 

_Link : Quelque chose ne va pas, ce n’est pas normal…

_Diane : Tu as raison… Dans la version de ce temple que je connais, cette salle est différente et renferme un comité d’accueil.

_Sheik : L’atmosphère est pesante en effet… Nous devrions partir avant que quelque chose ne se déclare…

 

            Malheureusement, il était déjà trop tard. La tête commença à leur tourner. Diane s‘adossa à un mur pour récupérer. Des chaînes sortirent brusquement du mur, s’attachèrent à ses poignets et se rétractèrent de façon à la plaquer contre les briques.

 

_Ran : Tu t’en es bien tirée jusqu’ici… Trop bien tirée ! Mais cette fois ton voyage est fini.

 

            La jeune sorcière était là, devant elle ; la regardant avec un sourire sadique et satisfait. Diane tenta de se dégager, mais les fers autour de ses poignets étaient solidement fermés.

 

_Diane : Qu’est-ce que ça veut dire ? Tu n’es pas censée pouvoir venir ici !

_Ran : Et pourtant… Et je ne suis pas venue seule… Ils doivent être heureux de faire partie de ton entourage au moment où je te parle.

 

            Sheik mit un genou à terre tellement la tête lui tournait. Il vit Link en chair et en os lui proposer son aide. Tout était devenu noir autour d’eux et deux mains sortirent de l’ombre pour prendre le cou de Link. Ganondorf affichait un sourire malsain alors qu’il étranglait le héros.

 

_Sheik : Lâche-le tout de suite !!

 

            Il voulut se relever et planter son poignard dans la tête de ce monstre, mais son corps ne bougea pas. Le Seigneur du Malin prenait  plaisir à resserrer lentement son étreinte, puis brisa d’un coup sec les cervicales du héros qui tomba à terre, mort.

 

_Sheik : NOOON !!!!

 

            Link, de son côté, toujours privé de son corps, était lui aussi entouré par les ténèbres. Zelda, devenue une belle jeune fille aux longs cheveux blonds retombant sur sa robe rose et blanche et avec le front orné d’un diadème d’or serti d’un rubis, apparut devant lui avec Diane à ses côtés, toujours habillée en Kokiri. Elles lui souriaient doucement. Soudain, elles se retournèrent ; Diane déferra, mais son épée fut projetée au loin par le coup de celle de Ganondorf. La jeune fille, déséquilibrée, n’évita pas la lame qui lui transperça la poitrine. Le Gérudo s’empara ensuite de la princesse.

 

_Link : Diane !!

_Ganondorf : Pauvre gamin insignifiant ! Sans corps tu es inutile… Ton dernier espoir est mort avec cette fille et je vais enfin pouvoir terminer le travail.

_Link : Non arrête !

 

            Le Seigneur du Malin s’empara d’un poignard à sa ceinture et égorgea la jeune fille. Link eut alors la vision du village Cocorico, des bois perdus, de tout Hyrule plongés dans les flammes et de leurs habitants donnés en pâture aux monstres.

 

_Link : Ce n’est pas possible… Que s’est-il passé ?

_Navi : Link, tu m’entends ?

 

            La voix de la petite fée résonna dans sa tête, lui faisant recouvrer un peu de lucidité. Ce n’était pas normal, tout ça était trop irréel.

 

_Link : C’est comme… Dans le désert… Je vois ce que je redoute le plus.

 

            « Celle-ci n’évite pas le danger, mais, incontrôlée, peut le créer. » La peur ; la deuxième partie de la troisième énigme tournait dans sa tête. Link reprit alors totalement ses esprits, le courage reprenant pied dans son regard. Ganondorf se tenait en face de lui, riant de toutes ses dents.

 

_Link : Arrêtez cette mascarade ! Où sont mes amis ? Diane, Sheik ! Vous m’entendez ?

 

            Ganondorf se tordit alors de douleur et explosa en une myriade d’étincelles qui dissipa les ténèbres. Le jeune homme était toujours dans la même salle avec Diane et Sheik qui étaient pris de convulsions.

 

_Link : La peur peut créer le danger… Ils risquent un arrêt cardiaque !

 

            Link courut d’abord vers Diane qui était toujours adossée au mur. Dans l’esprit de la jeune fille, ses proches parents et amis de tous mondes se retrouvaient attachés à côté d’elle, l’accusant d’être l’origine de leurs problèmes.

 

_Ran : Tu vas être la cause de leur mort à tous.

 

            Le mur en face duquel elle était attachée s’ébranla et se couvrit de pointes acérées. Il se rapprochait lentement tandis que les proches de la jeune fille s’agitaient, hurlaient et la maudissaient. Diane avait envie de s’effondrer et de pleurer. Combien de fois elle s’était demandée si elle devait  révéler ses pouvoirs à sa famille et si elle était vraiment un être humain ? C’est alors qu’un souvenir lui revint : David, son entraîneur, s’était lui aussi posé la question de son humanité du fait qu’il était une création de la jeune fille. Elle lui avait alors soutenu que peu importait la façon dont il avait été créé et ses particularités ; de part sa personnalité, il était humain. Après ça, comment pouvait-il, lui aussi, se trouver parmi ceux qui la traitaient de monstre ?

            Elle regarda attentivement ses proches et se remémora les conseils de David : avant tout, garder son sang-froid ; et effectivement, cette scène était tirée par les cheveux. Comment étaient-ils arrivés là ? Et ces personnes étaient-elles réellement ses proches ? Elle regardait de tous côtés, cherchant une explication, puis elle essaya de se calmer et ferma les yeux.

 

_Diane : C’est impossible, qu’est-ce que ça veut dire ?

 

            C’est alors qu’elle crut entendre une voix au loin ; une voix familière. Elle rouvrit les yeux, mais ne vit personne de plus. Elle les referma et se concentra. La voix l’appelait.

 

_Diane : Qui es-tu ? Où es-tu ?

 

            La voix se faisait de plus en plus forte, de plus en plus proche. Enfin, les cris, les injures autour d’elle cessèrent. Cette voix, rien que cette voix. C’était Link ; il était là, juste devant elle. Quand elle le remarqua, cela lui fit comme un choc, elle ouvrit les yeux, le front en sueur, le cœur battant la chamade et le souffle court, comme au sortir d’un cauchemar et tomba à genoux.

 

_Link : Ça va mieux ? La magie de cet endroit envahit l’esprit et bouleverse le corps. Si tu avais été trop faible, tu aurais pu y rester…

_Diane : Mon Dieu… Ma tête… Ça tourne… Et Sheik ? Où est-il ?

 

            La jeune fille tentait de retrouver le plein usage de ses sens et finit par voir Sheik, toujours pris de convulsions. Le musicien s’était retrouvé dans la plaine d’Hyrule. De tous les villages, du château, du Ranch, de partout s’élevaient des flammes. Incapable de réagir, il était à genoux devant Ganondorf, tandis que des innocents affolés mourraient en hurlant d’horreur et d’effroi sous les griffes, les dents et les armes des monstres du Prince des Ténèbres.

            Sheik se sentait mal, à la fois désespéré et manquant de souffle. Son corps ne le portait plus. Un Effroi s’approcha de lui. Il se dit que tout allait finir pour lui par les mains de cette chose, mais au lieu de lui sauter dessus, la créature s’agenouilla et posa ses mains sur ses épaules. La bouche de l’Effroi bougeait, comme pour parler, mais Sheik n’entendait rien d’intelligible. La main droite du monstre rayonna alors légèrement, suivie de celle de Sheik, comme si elles entraient en résonance… Une grande sensation de bienêtre revint alors au jeune homme ; il se sentait rassuré. Mais comment un Effroi pouvait-il faire ça ? Il parvint à se concentrer sur les « paroles » du monstre. D’abord simples onomatopées ; elles évoluèrent peu à peu vers des mots.

 

_Sheik : Je te connais… Que dis-tu…? « Réveille-toi »… ? Mais je le suis déjà… « Rappelle-toi » ? Mais de quoi… ? Diane… ?

_Diane : REVEILLE-TOI !

 

            Sheik rouvrit les yeux brusquement, allongé à terre, sa tête reposait sur les genoux de Diane. Il porta la main à son front et parla d’une voix encore faible.

 

_Sheik : C’était une épreuve du temple n’est-ce pas ?

_Diane : Oui. Personnellement, je m’en suis sortie grâce à Link.

_Link : Moi c’est Navi qui m’a réveillé, et il m’était plus facile de m’en sortir étant donné que je ne pouvais pas souffrir de maux physiques.

 

            Ils s’accordèrent cinq minutes pour récupérer ; puis, à l’aide de la clé qu’ils avaient obtenue, ils déverrouillèrent une nouvelle porte. Un escalier s’offrit à eux. Ils le gravirent sans encombre pour découvrir une deuxième salle à six colonnes ornée d’un tapis rouge qui, dans l’édifice, faisait face à la première, se trouvant au même étage. Chacune de ces deux salles ayant une petite sortie qui donnait sur le plat de la main de l’immense idole sculptée en façade du temple. Comme la première fois, un Hache-Viande avec son arme impressionnante gardait l’endroit. Diane murmura alors à l’oreille de Sheik.

 

_Diane : Distrais-le.

 

            Plus facile à dire qu’à faire, mais Sheik prit sur lui, sortit son poignard et s’élança. Agile, il attirait l’attention du Hache-Viande. Il avançait, reculait, évitant l’énorme hache. Irrité, le monstre redoubla d’ardeur, faisant à peine attention au grand bruit qui se produisit derrière lui. Quand il se retourna, il n’eut que le temps de voir une des colonnes s’effondrer sur lui pour l’assommer. Sa masse des Titans encore dans la main, Diane fonça sur lui et lui lança tout le poids de sa masse sur le casque qui vola dans la pièce, laissant la créature vulnérable à l’épée de légende qui l’acheva.

            L’air froid, Diane rangea son arme et se dirigea vers l’autel que gardait le monstre. Un bouclier y était déposé. Pentagonal, plus haut que large, il était entièrement poli. Avec un bord rouge et le centre argenté, le bouclier miroir portait bien son nom. Le rouge du bouclier jurant avec le vert de sa tunique, Diane s’autorisa une petite coquetterie en échangeant sa tunique Kokiri contre la rouge des Gorons.

            Ils revinrent ensuite quatre salles en arrière pour retrouver celle aux fins chemins bordés de vide où une troisième porte les attendait pour s’ouvrir sur une salle petite, mais très haute, couvrant deux étages dont un mur était praticable par endroits pour atteindre le haut. L’ascension fut pénible pour les membres blessés des deux jeunes gens, mais sans incident. Dans le couloir suivant, une porte sur la gauche donnait sur une salle rectangulaire munie sur le plafond en pente de la partie droite, d’un énorme miroir circulaire de trois mètres de diamètre, au bord duquel quatre chaînes colossales, équitablement réparties autour du disque, retenaient une plateforme de même dimension. Une enfilade de quatre couloirs et trois autres salles formaient avec la première un carré. Le fond du couloir à sa gauche étant obstrué par une grille, Diane prit la tête du groupe vers celui qui lui faisait face après avoir déferré. Quelques Lizalfos, Teddoss et Saigneurs ne résistèrent pas beaucoup à la jeune fille, apparemment pressée de laisser ce temple derrière elle.

            Dans chacun des trois sommets circulaires du carré, un miroir ovale était encastré dans le corps élargi d’un cobra de pierre, comme les tablettes d’énigmes de l’entrée de l’édifice. Semblant parfaitement connaître l’endroit, Diane brûla avec une flèche de feu une tenture qui révéla une fenêtre. Elle orienta ensuite les miroirs pour que la lumière de cette ouverture traverse les trois salles jusqu’à se réfléchir sur la plateforme de la première via les serpents et le grand miroir circulaire.

            La jeune fille invita alors ses amis à la rejoindre sur la plateforme baignée de lumière qu’elle fit se refléter sur un soleil sculpté sur un mur par l’intermédiaire de son bouclier. Les chaînes s’ébranlèrent, faisant tomber un peu de sable, puis les firent descendre lentement dans la salle en-dessous, celle de la grande statue en tailleur. Ils se retrouvèrent donc suspendus sur ce cercle à huit mètres au-dessus du sol, à un mètre du visage de l’idole.

 

_Link : Nous y voici enfin… Diane, il t’appartient de résoudre la dernière énigme.

 

            Diane orienta son bouclier de façon à illuminer le front de la statue, faisant ainsi pénétrer l’onde lumineuse dans l’œil. Le bas du visage de l’idole s’abaissa alors, comme celui d’une marionnette que l’on fait parler pour laisser libre l’accès à une troisième salle à colonnes où les attendait un troisième Hache-Viande. Après avoir sauté dans la salle, Sheik voulut s’élancer pour appliquer la stratégie qui avait terrassé leur précédent adversaire ; mais Diane le retint par le bras.

 

_Diane : Contente-toi de lui enlever son armure.

 

            Sheik n’eut pas le temps de poser des questions ; le Hache-Viande s’était rapproché d’eux et avait fait trembler le sol d’un coup de hache qui les obligea à s’éloigner l’un de l’autre. Diane roula sur le côté, grimaçant à cause de son épaule droite.

 

_Sheik : Elle a tué  le dernier avec une telle froideur ; pourquoi vouloir épargner celui-ci ? Bon, peu importe, je vais essayer de faire ce qu’elle m’a demandé… Dans la mesure du possible…

 

            Le Hache-Viande avait choisi de se diriger vers Diane, qui, l’arme à la main, ne faisait que reculer. Sheik se jeta sur le monstre, mais n’eut pas le temps de complètement trancher les lanières qui retenaient l’armure, le Hache-Viande l’aillant repoussé violemment du bras.

            Diane serra dans sa main le cristal qu’elle avait autour du cou et le feu de Din enveloppa son adversaire. L’armure le protégea, mais les lanières prirent feu. Imperturbable, le géant attrapa Diane par le cou d’une main. C’est alors qu’elle remarqua un étrange rubis sur le casque du Hache-Viande ; elle le frappa du pommeau de son épée aussi fort qu’elle put, le fissurant légèrement. Le Hache-Viande en fut déstabilisé et lâcha Diane. Sheik put alors finir de détruire les liens des pièces d’armure qui tombèrent lourdement sur le sol dans un fracas métallique, révélant une silhouette étrangement frêle pour l’armure qu’elle portait. Sheik et Link la regardèrent, étonnés.

 

_Diane : Ça va… Nabooru ?

_Sheik : Comment as-tu su ?

_Link : Ça devient une habitude… Elle sait pratiquement tout… Mais… Encore une fois, il manque quelque chose…

_Koume : Tu dois parler de nous.

_Navi : Les sorcières !!

_Kotake : Nabooru l’exaltée, tu as échoué et notre sort est brisé, tu vas rester enfermée.

 

            Nabooru disparut alors dans un vortex noir apparu à ses pieds sans que ni Sheik ni Diane n’aient le temps de la retenir.

 

_Koume : Alors mes mignons, vous êtes venus finalement, félicitations !

_Kotake : Hi hi hi… Nous allons donc pouvoir nous amuser ! Rejoignez-nous sur le terrain de jeu, nous verrons combien de temps vous tiendrez…

 

            Sur ces mots, les sorcières disparurent derrière la porte qui faisait face à celle qu’avaient empruntée leurs challengers pour entrer. Ces derniers les suivirent dans une salle où une surface carrée d’environ cinq mètres de côté était surélevée par rapport à la porte de trois mètres. Quatre autres carrés au même niveau, mais plus petits, un mètre cinquante de côté, entouraient la surface principale. Diane et Sheik montèrent sur cette dernière à l’aide d’une échelle tandis que Navi et Link surveillaient les alentours. Ils arrivèrent au centre du « ring », Sheik et Diane restant dos à dos, en garde. Deux rires moqueurs et stridents se firent entendre, précédant la réapparition des Twinrovas.

 

_Koume : Sale petit traître !! Tu oses te retourner contre nous !

_Sheik : Je n’ai jamais été de votre côté ; ce n’est pas ma faute si vous avez été assez crédules pour le croire.

_Kotake : Oser défier le grand Ganondorf ! Tu vas mourir avec celle que tu tiens à aider.

 

            Un ballet de rayons de feu et de glace, ainsi que la course effrénée des deux jeunes gens pour les éviter, commencèrent. Les fléchettes de Sheik et les flèches de glace et de feu de Diane sifflaient auprès des sorcières, leur aura magique n’ayant pour principal effet que de le énerver.

 

_Diane : Bon, fini de jouer !

 

            La jeune fille n’avait presque plus de flèches. Elle mit son bouclier au bras. Koume lança son attaque ; Diane ne bougea pas et la surface polie renvoya les flammes que Diane parvint tant bien que mal à rediriger contre Kotake. La sorcière hurla de douleur.

 

_Kotake : Mais fais donc attention où tu envoies tes flammes vieille folle !

_Koume : Quoi ! Je te signale que c’est elle qui te les a renvoyées ! Et si je suis une vieille folle, tu l’es autant que moi, nous sommes jumelles !

_Kotake : Sale gamine !

 

            Furieuses, les Twinrovas attaquèrent en même temps. Surprise, Diane ne parvint pas à encaisser le choc et termina par terre. Une deuxième attaque lui promettait une fin rapide quand Sheik s’interposa. La violence du choc le projeta au bord de la surface de combat. Diane se précipita et se mit devant lui. Le faisceau d’énergie mêlé de feu et de glace vint percuter le bouclier miroir. Bien campée sur ses jambes, la jeune fille faillit chuter, mais tint bon. Les sorcières s’effondrèrent sous le renvoi de leur propre attaque. Diane se pencha vers Sheik. Apparemment, il n’aurait que quelques bleus supplémentaires, ses vêtements l’aillant assez bien protégé. Link quitta des yeux les sorcières pour regarder Sheik. Les vêtements déchirés en plusieurs endroits, il avait perdu connaissance. 

 

_Link : Sa main !

 

            Eberlué, il regardait la main droite du musicien où il pouvait voir une Triforce tatouée sous le tissu déchiré.

 

_Link : Diane, sa main… Qu’est-ce que ça veut dire ?

_Diane : Un problème à la fois, pour l’instant nous avons une autre priorité.

 

            Les Twinrovas s’étaient relevées. Décidées à en finir, elles fusionnèrent en une entité unique au corps grand et séduisant d’une jeune sorcière au teint mat et aux cheveux rouges d’un côté et bleus de l’autre. Un sceptre de feu dans une main, un autre de glace dans l’autre, la sorcière commença à les utiliser l’un après l’autre, se protégeant de la glace réfléchie avec le bâton de feu et vice-versa.

 

_Diane : Ça commence à bien faire !

 

            Alors que la sorcière levait son sceptre de feu, Diane attrapa une flèche qu’elle transforma en flèche de feu et arracha son pendentif d’un coup sec pour les mettre en contact avec son bouclier. Twinrova lança son attaque ; Diane renvoya les flammes ; Twinrova se protégea. C’est alors que la jeune fille activa les pouvoirs de la flèche et du feu de Din. La flamme renvoyée s’amplifia brutalement, jetant Twinrova à terre. Diane courut tout en déferrant et donna le coup de grâce. Les sorcières reprirent leur aspect d’origine avant de disparaître dans un cri strident.

 

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