Entre rêve et cauchemar - chapitre 24

Publié le par shadeikin

Entre rêve et cauchemar - chapitre 24

Chapitre 24 : face au Seigneur du Malin.

            Les deux amis se retrouvèrent pour la deuxième fois devant le château de Ganondorf. Lévitant sur une plateforme au-dessus de la lave incandescente, sans aucun moyen apparent de rejoindre la terre ferme, il était de forme hexagonale, de seulement cinq mètres de hauteur sur la plupart de sa surface, il possédait sept immenses tours : une à chaque sommet et une centrale. Le paysage dévasté, les murs noirs de l’édifice contrastaient énormément avec la verdure, les jardins bien entretenus et la blancheur éclatante du château d’Hyrule d’il y avait sept ans. Le Sage de la lumière parla à nouveau au petit groupe par télépathie depuis le sanctuaire.

 

_Rauru : Link, Diane, c’est moi Rauru, pouvez-vous m’entendre ? Nous savons que Zelda a été enlevée. Nous allons vous aider à atteindre ce château.

_Link : Merci Rauru,  dépêchez-vous, je vous en prie.

 

            Dans le sanctuaire des Sages, chaque éveillé était maintenant à sa place sur son socle. Les yeux fermés, ils se concentrèrent. Apparut alors devant les deux jeunes gens une passerelle translucide aux couleurs mouvantes ; un arc-en-ciel animé passant au-dessus du gouffre. Diane posa un pied prudent sur la surface parfaitement lisse.

 

_Link : As-tu peur ?

_Diane : Oui, j’avoue… Dans les temples aussi j’avais peur… L’entraînement et le combat réel, ce n’est pas la même chose.

_Link : Mais tu t’étais déjà battue avant cette quête, non ?

_Diane : Oui. Á la différence que j’avais mes pouvoirs. Cette fois, je n’ai pas ce filet de sécurité.

_Link : Tu as surmonté les autres combats et de toute façon tu dois le faire. Ne pense pas à ce qui pourrait arriver. Bats-toi, car c’est la seule façon de gagner.

 

            Il avait raison, elle ne le savait que trop bien. Elle prit une profonde inspiration et franchit la passerelle au pas de course. Elle ne pouvait pas se permettre d’être lâche et elle ne le voulait pas. Ils pénétrèrent dans le château où un escalier agrémenté d’un tapis rouge descendait vers une porte gardée par deux Sentinelles. Diane stoppa sa course au milieu de l’escalier et gela de ses flèches les Sentinelles. La porte se souleva, les laissant pénétrer dans une salle immense d’où on pouvait accéder à toutes les tours : deux portes étaient au même niveau qu’eux ainsi qu’un escalier collé au mur à côté de chacune d’elles pour descendre au niveau inférieur de la pièce où il y avait deux autres portes et enfin, deux dernières, symétriquement aux deux premières. La septième tour prenait pied au centre de la pièce. Son accès était en face de l’entrée d’où venaient Diane et Link ; une ouverture sans porte ressemblant à la gueule largement ouverte d’un monstre aux dents acérées.

            Ils pénétrèrent dans la tour centrale d’une dizaine de mètres de diamètre et gravirent l’escalier en colimaçon interrompu par moments par quatre salles. Ils arrivèrent enfin dans la pièce la plus haute de la tour. Ganondorf leur tournait le dos, assis à son orgue, il jouait un air macabre. Zelda était là elle aussi, enfermée dans son cristal au-dessus de l’instrument.

 

_Ganondorf : Voici enfin le dernier fragment. La Triforce résonne, elle sent son légitime propriétaire. Et je vais me faire un plaisir de la récupérer.

 

            Sur la main droite des trois élus, la Triforce apparut, brillante ; chacun d’entre eux ayant la partie de la Triforce qui leur était attribuée plus rayonnante que les deux autres fragments. Link regarda machinalement le dos de sa main gauche où, à sa grande surprise, le même symbole que celui de Diane apparut très faiblement. Il était malgré tout le héros du temps. Ganondorf se leva et se retourna, montrant sa marque en serrant le poing. Un sourire mauvais aux lèvres, il s’exprima.

 

_Ganondorf : Les Sages m’insultent… Il me semble que ce combat a déjà eu lieu et que la première fois, c’était ce vermisseau de Link qui m’avait affronté… Cette fois, ils m’envoient une gamine !

_Link : Garde tes réflexions pour toi ! Je te ferais remarquer que je t’avais battu.

_Ganondorf : Vraiment ? Et bien cette fois, tu devras te contenter de regarder mourir ta protégée, pauvre petit spectre.

_Diane : Sache que je n’ai pas l’intention d’être une proie facile, ton sexisme de bas étage, tu peux te le garder ! Et Link restera toujours celui qui est là pour te refaire le portrait, ses simples conseils te surpassent !

_Ganondorf : Comme c’est mignon… Mais ton avis n’a aucune importance. Quant à l’aide spirituelle de ton précieux héros, tu devras t’en passer.

 

            Le Seigneur du Malin écarta les bras, produisant une puissante énergie maléfique. Diane mit son bras devant elle ; elle était comme en pleine tempête. La jeune fille se retourna vers ses amis.

 

_Link : Diane ! Nous n’allons pas tenir !

_Diane : Link ! Navi !

 

            Machinalement, ils se tendirent la main ; mais cet effort fut vain. Diane vit avec effroi ses amis disparaître. Elle se retourna alors vers Ganondorf.

 

_Diane : Qu’as-tu fait d’eux ?

_Ganondorf : Tu devrais t’inquiéter de ton propre sort.

_Diane : Je me retrouve seule face à ce monstre ! Cependant, si ça se passe comme dans le jeu, Link et Navi vont bien… Oh mon Dieu, faites que j’ai raison… David, aide-moi.

 

            Le cœur battant la chamade, elle déferra et fixa Ganondorf courageusement. Elle avait été formée au combat et avait bien l’intention de réparer les dégâts causés par Ran et faire honneur à son entraîneur.

 

_Ganondorf : Que la fête commence !

 

            De l’autre côté des grands vitraux oranges de la salle, Navi et Link regardaient le combat qui débutait. Le jeune homme enrageait.

 

_Link : C’est pas vrai ! Moi aussi j’ai été repoussé ! Maintenant elle est seule !

_Navi : Ce n’est pas ta faute… Nous ne pouvions rien y faire.

_Link : Il devait y avoir une solution.

 

            Ganondorf commença par faire jaillir de sa main levée des éclairs qui frappèrent le sol un peu partout dans la salle. Diane courait et sautait en tous sens pour les éviter sans parvenir à se rapprocher de son adversaire. Le Seigneur du Malin se jouait d’elle, mais finit par se lasser de la voir courir. Il matérialisa dans sa main une grande épée noire et rouge dont la forme rappelait celle de l’épée de légende. Les lames se rencontrèrent. Diane, malgré la prise de son épée à deux mains, ne parvenait pas à repousser son puissant adversaire.

 

_Ganondorf : Alors, on fatigue fillette ?

 

            Ganondorf prenait plaisir à combattre, il fit diversion avec un coup d’épée que Diane para et envoya la jeune fille contre un mur d’un violent coup de poing. Sonnée, elle n’arriva pas à réagir tout de suite, laissant à Ganondorf le temps de charger de l’énergie dans une grosse boule au-dessus de sa tête. La jeune fille parvint à se relever et à mettre son épée vers l’arrière. Ganondorf relâcha l’énergie de la boule sous forme de cinq sphères avec un panache électrique. Diane tourna alors sur elle-même, frappant les sphères qui retournèrent à l’envoyeur. Ganondorf hurla en recevant sa propre attaque. Etourdi, il devint une proie facile. De la fumée produite par l’impact sortit devant lui Diane.

Boostée par l’adrénaline, elle lui asséna deux coups d’épée qui manquèrent les points vitaux. En reculant, Ganondorf envoya une autre sphère. L’attaque se volatilisa, transpercée par une flèche de lumière. Le Seigneur du Malin arrêta le projectile, mais fut irradié de lumière. Diane fendit l’air de sa lame, transperçant son adversaire qui s’écroula dans un hurlement qui dégagea une énergie telle que le plafond et les murs volèrent en éclats. Soufflée par cette explosion, Diane était à nouveau à terre, mais indemne. Link et Navi purent enfin la rejoindre. La jeune fille ne se releva pas immédiatement, sonnée et fatiguée.

_Link : Diane ! Ça va ?

_Diane : Oui… Á part quelques bleus et entailles, je crois que je n’ai rien.

_Navi : Félicitations ! Tu l’as eu !

_Diane : Ouais, c’est bien parti. J’ai bien cru que j’allais mourir, mais finalement je suis toujours là.

 

            La jeune fille parvint à sourire et à se relever en prenant appui sur son épée. Descendit alors vers eux le cristal qui disparut une fois à terre, libérant la princesse. Zelda vint immédiatement soutenir Diane.

 

_Zelda : Doutes-tu encore de tes capacités ? Merci à toi.

_Diane : Tu n’as pas à me remercier. Je répare ce que Ran a fait.

 

            Les deux jeunes filles souriaient d’avoir réussi à en réchapper quand la tour se mit à trembler.

 

_Navi : La décharge d’énergie ! Ganondorf a voulu se servir de ce qu’il lui restait de force pour vous ensevelir !

_Diane : Saleté, il nous en fera baver jusqu’au bout et même au-delà. Il faut que je m’assure qu’il ne se relève pas.

 

            Diane voulut retourner vers Ganondorf pour lui trancher la tête, mais le sol commença à se déliter, rendant toute approche suicidaire. La princesse saisit Diane par le bras pour l’entraîner vers les escaliers, suivie de Link et Navi. La tour, déjà effondrée par endroits rendait parfois la descente difficile. Les deux jeunes filles durent éviter les pierres qui leur tombaient dessus, parfois à coups de bouclier. L’escalier leur paraissait interminable et les obligeait parfois à sauter à cause de marches effondrées.

             Enfin le bas de la tour, la porte de l’immense salle, l’escalier de l’entrée et finalement la sortie ! Elles dévalèrent la passerelle crée par les Sages et soufflèrent enfin sur la terre ferme. Elles contemplèrent le château qui vivait ses derniers instants. Le terrain sur lequel il était retombait lentement lui aussi, rebouchant le lac d’enfer. Le bruit assourdissant et la poussière retombèrent. Ne restait du château du Seigneur du Malin qu’un amas de ruines.

 

_Zelda : Tout est fini… ?

_Link : Je me le demande… J’ai comme l’impression que ce n’est pas terminé…

_Diane : Tu as raison, il me reste une épreuve.

_Zelda : Ça expliquerait pourquoi Link est encore à l’état de fantôme.

 

            Dans l’amas de pierres, un bruit sourd se fit entendre, les faisant tous regarder dans la direction du danger potentiel. Diane sortit son épée et mit son bouclier au bras en soupirant.

 

_Diane : Et c’est reparti… Reste en arrière Zelda.

_Link : Cette fois, je reste à tes côtés !

_Navi : Moi aussi !

_Diane : Vous êtes gentils.

 

            Ils avançaient prudemment quand des pans de murs effondrés furent éjectés devant eux. Ganondorf était toujours vivant. Sortant des décombres, il s’éleva de quelques mètres au-dessus du sol. Haletant, il montra à nouveau son poing ; sa Triforce brilla. Il cria, commença à grossir et à perdre forme humaine. Retomba devant Diane un monstre effroyable : de presque trois mètres de haut, des membres énormes, ses pieds avaient été remplacés par des sabots. Ses mains tenaient deux grands tridents. Son visage ressemblait à celui d’un porc avec des cornes recourbées et ses cheveux formaient maintenant une crinière flamboyante sur et à l’arrière de son crâne, contrastant avec sa peau sombre. Diane le regardait avec un étrange sourire.

 

_Diane : Salut Super Piggy !

 

            Link et Navi la regardèrent avec étonnement.

 

_Diane : Laissez tomber…

 

            Ganon, puisque tel était son nom sous cette forme, fit des moulinets avec ses tridents. Diane s’écarta pour éviter la furie du monstre qui poussait des cris effrayants.

 

_Diane : Ne pas me faire éjecter mon épée…

 

            Le monstre avançait lentement, d’un pas très lourd, interrompu par de grands coups de trident quand Diane se trouvait à sa portée. La jeune fille ne parvenait pas à s’approcher suffisamment. Elle perdait patience et tenta une nouvelle attaque. Ganon répliqua ; Diane évita le premier coup, mais le second l’envoya valser dans les gravats. Sa première cible inconsciente, Ganon se tourna vers la princesse. Zelda était à la merci du monstre. Ganon s’avançait doucement vers sa proie, comme savourant  sa victoire.

            La princesse le regardait droit dans les yeux, s’apprêtant à être frappée. Link, lui, regardait, désespéré le monstre avancer tout en essayant de réveiller Diane, mais rien n’y faisait. Du sang coulait des tempes, de la lèvre inférieure et du flanc droit entaillé dans la chute de la jeune fille. Zelda ne bougeait toujours pas ; Ganon arriva à sa hauteur, se redressant pour dominer la princesse de toute sa taille. Il leva le bras.

 

_Diane : C’est par là que ça s’passe, gros lard !

 

            Ganon se retourna pour recevoir une flèche de lumière dans le front. Il se retrouva immobilisé, étourdi, debout, cambré vers l’arrière, par l’aura lumineuse plus que blessé par la flèche elle-même. Surprise, Zelda regarda Diane. Cette dernière était blessée et un peu chancelante, mais debout, l’arc en main. La princesse se ressaisit ; les mains jointes, elle invoqua les Déesses en sa qualité de Sage. Sa Triforce et celle de Diane brillèrent puis envoyèrent un rayon lumineux vers l’épée de légende. Diane la sortit de son fourreau ; elle rayonnait.

 

_Zelda : Portes-lui le coup de grâce !

 

Diane ne se le fit pas répéter. Elle rassembla ce qui lui restait de force et s’élança, l’épée tenue à deux mains. Sautant sur un rocher, elle eut l’appui nécessaire pour arriver à la hauteur de la tête de Ganon et fendit le monstre de haut en bas en poussant un cri guerrier.

 

_Zelda : Six Sages, maintenant !

 

            Dans le sanctuaire des Sages, les six éveillés devinrent autant de sphères lumineuses qui, en se rassemblant, formèrent comme un trou noir. Le vortex apparut également derrière Ganon. Le monstre partit en poussière, aspiré, découvrant le corps originel de Ganondorf dont la faible résistance fut vaine.

 

_Ganondorf : Soyez maudits, tous ! Maudits Sages, maudite princesse, sale morveuse ! J’ai toujours la Triforce de la Force ! Je reviendrai et piétinerai vos descendants.

 

            Diane et Zelda regardaient Ganondorf partir, les cheveux soulevés par le souffle du vortex. Diane détacha son regard de son adversaire, attirée par un bruit, pour voir au-dessus de Zelda un bloc de pierre en équilibre précaire se détacher à cause du vent.

 

_Diane : Zelda, attention !

 

            Diane poussa la princesse ; la pierre l’atteignit sur le côté gauche du crâne et l’assomma. Elle tomba à terre, inconsciente, tandis que le sceau des Sages se refermait sur Ganondorf.

 

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