Entre rêve et cauchemar - chapitre 12

Publié le par shadeikin

Entre rêve et cauchemar - chapitre 12

Chapitre 12 : flamme contre métal

 

         La jeune fille se redressa péniblement, mais resta à genoux par terre, une main dans le dos.

 

_Link : Je t’en prie, relève-toi ! Il va réattaquer ! Paniqua-t-il.

 

          Impuissant, Link regardait le monstre se rapprocher de son amie. S’il avait pu, il se serait jeté devant elle pour la protéger, mais il ne pouvait rien faire. Le danse-flamme continuait à avancer vers Diane en tournant sur lui-même, comme s’il ne pensait qu’à s’amuser. Quand il fut assez prêt, il s’apprêta à achever son adversaire ; c’est alors que Diane arracha le chou-péteur derrière elle dont elle tenait la tige et l’envoya sur le monstre. Relevant son bouclier, elle se protégea de l’explosion qui souffla les flammes entourant le corps de son adversaire. Il ne resta plus de ce dernier que sa vraie forme : un être ridiculement petit, sans bras et avec de courtes jambes.

 

_Diane : Tu as l’air moins fier sous ta véritable forme…

 

         L’épée de légende fendit l’air avant de s’abattre sur la petite créature, mentant fin au combat. Link accourut vers son amie.

 

_Link : Pas de mal ? Tu as mené ça de main de maître.

_Diane : Des fois je me dis que j’ai de la chance d’être encore là…

 

          Diane monta sur le bloc au centre de la pièce sur lequel le feu qui avait abrité le danse-flamme s’était éteint. Le bloc s’éleva, emmenant la jeune fille au quatrième étage du donjon, dans une salle aux murs verts où l’attendait un comité d’accueil.

 

_Navi : Des lizalfos et des dinolfos !!

_Diane : Génial ! Comme si je n’en avais pas eu assez…

 

            Diane tira son épée et les grands lézards s’apprêtèrent au combat, leurs longues et fines dagues en avant. Prudents, les grands bipèdes, au nombre de quatre, tournaient autour de Diane qui se protégeait derrière son bouclier, prête à frapper. Impatient, un lizalfos bondit sur sa proie, démarrant les hostilités. Diane dû rivaliser avec leur grande agilité. Evitant les dagues d’un côté en esquivant, de l’autre en levant son bouclier ; elle parvint à lancer quelques attaques. Le lézard qui avait lancé le premier son offensive finit par s’écrouler. Les autres, plus prudents, frappaient, reculaient, jaugeaient la jeune fille. Soudain, le plus âgée des trois lézards poussa un cri strident, donnant l’ordre d’attaquer à ses camarades. Redoutant la signification de ce cri, Diane lança une attaque cyclone : elle fit un tour sur elle-même, balayant ses adversaires avec son épée. En plus du simple choc contre le métal, l’épée de légende infligeait des dégâts grâce à ses pouvoirs. Quand l’élu la maniait avec talent et jetait dans la bataille tout son courage et son ardeur, la lame dégageait une formidable énergie. Après avoir envoyé ses ennemis à terre, elle attaqua avec une surprenante rapidité et les acheva. Elle rangea alors son arme et commença à monter vers le cinquième étage en sautant de blocs en blocs et en montant sur un grillage.

           Elle pénétra dans une des deux plus hautes salles du temple : le sommet d’une des deux tours. Au centre de la pièce, une grande ouverture permettait d’apercevoir jusqu’au premier étage de la haute tour. Une sorte de tranchée faisait le tour de l’ouverture circulaire, cernée d’une part par un mur de taille variable autour de l’ouverture, de l’autre par une sorte d’escalier aux marches démesurées au sommet duquel un grand coffre était gardé par des lizalfos et des dinolfos. Quelques saigneurs ardents volaient dans la salle. Deux d’entre eux repérèrent les intrus et passèrent à l’attaque, mais un coup d’épée mit fin à leur action tandis que leurs compagnons reçurent des flèches. Diane s’avança vers la première marche. À sa gauche, une étrange dalle dépassait du sol. Elle la délaissa pour grimper sur la première marche, une masse imposante d’un mètre de haut, de deux mètres de large et deux mètres cinquante de long. Passer d’une marche à l’autre fut plus aisée, étant donné que la hauteur de deux marches consécutives ne différait que d’une quarantaine de centimètres. Diane arriva ainsi sur la dernière marche, bordant le gouffre. Le combat s’engagea avec les gardiens restants du coffre : trois lizalfos et deux dinolfos. Préférant rester en groupe autour du coffre ; ils avaient laissé la jeune fille s’approcher en poussant des cris stridents. Impatient, un lizalfos se lança à l’attaque. Diane leva son bouclier pour se protéger de la dague de son agresseur avant de le décapiter. Furieux, les autres monstres se lancèrent sur elle. Surprise, Diane fut projetée à terre, au bord du gouffre.

 

_Link : Diane !! Cria-t-il affolé.

_Diane : Tout va bien, je…

 

           Elle n’eut ni le temps de continuer sa phrase, ni de se relever ; un dinolfos s’apprêtait à lui sauter dessus et à la clouer au sol avec son arme. Diane, toujours à terre, sur le dos, releva ses jambes. Le monstre se retrouva à plat ventre sur les pieds de son adversaire. Diane ne lui laissa pas le temps de se ressaisir pour frapper ; détendant brusquement ses jambes, elle l’envoya dans le gouffre, puis se releva. Restaient trois lézards. Le cœur de Diane battait à tout rompre. Le gouffre d’un côté, ses adversaires de l’autre… Elle se sentait prise dans un étau. La peur au ventre, elle décida de se lancer sur ses adversaires. Surpris, le premier fut transpercé par l’épée de légende tandis que les deux autres avaient bondit de côté pour éviter l’attaque. Les derniers adversaires, très agiles faisaient des sauts prodigieux et rapides, d’abord pour attaquer et dans l’instant qui suivait, pour s’éloigner, évitant ainsi une contre-attaque mortelle de la jeune fille. Diane renonça à se ruer sur eux, sachant qu’ils éviteraient ses coups et qu’elle se retrouverait en difficulté. Se forçant à retrouver son calme, elle attendit qu’ils attaquent. L’attente ne fut pas longue ; pressés d’en finir, les lézards attaquèrent, laissant à Diane l’occasion de frapper. La lame purificatrice déchira le torse du premier adversaire et s’enfonça dans la poitrine du deuxième. Quant au dernier, Diane n’évita pas son attaque ; elle se lança en avant, le bouclier levé quand il attaqua. Déséquilibré, il ne put parer le coup fatal et disparut après avoir poussé un dernier cri strident.  

 

_Navi : Bien joué ! Tu vas bien ?

_Diane : Mon cœur a failli exploser, mais ça va…

_Link : As-tu eu peur ?

_Diane : Bien sûr… Comme à chaque fois.

 

           Diane s’avança vers le coffre. Il était grand et très lourd ; l’effort que dû déployer Diane pour l’ouvrir réveilla un peu la douleur de ses blessures. Serrant les dents, elle tenta de ne rien laisser paraître et sortit la masse des titans de sa prison de métal. Cette masse était une arme précieuse pour les gorons. Chargée de magie, elle leur avait permis de se protéger de leurs ennemis. Les trois amis redescendirent vers la porte de la salle. C’est alors que Navi aperçut quelque chose.

 

_Navi : Regarde, là, dans le coin, un autre coffre, plus petit.

 

          Diane récupéra ainsi une autre clé avant de se diriger vers la dalle qui dépassait du sol. Elle la frappa de toutes ses forces avec la masse des titans, libérant un passage vers une pièce en-dessous de celle où elle se trouvait. Tournant en angle droit, la pièce semblait dépourvue de porte, mais abritait des like-like. Diane se débarrassa des monstres sans problème. 

 

_Navi : Et maintenant ? Nous sommes dans une impasse…

_Link : Pas si sûr…

_Navi : Comment ça ?

 

          Link lança un regard complice à Diane. Celle-ci, la masse en mains, s’avança vers une dalle qui dépassait du sol et abattit son arme. La dalle s’enfonça, imitée par toute une partie du sol pour former un escalier menant à une nouvelle porte.

 

_Diane : Ça te va, Navi ?

_Navi : Tu le savais ? Demanda-t-elle éberluée.

_Diane : Et oui… Répondit-elle avec un sourire malicieux.

 

          Après avoir passé la porte, ils se retrouvèrent dans une petite pièce. Au sol, un trou leur permit de retourner à l’étage au-dessous, dans la pièce aux labyrinthes enflammés. Cette fois, ils purent atteindre la partie supérieure de la salle où des gorons étaient enfermés en actionnant l’interrupteur qui contrôlait l’ouverture de la porte avec la masse des titans. Derrière la porte, ils se retrouvèrent au-dessus de la cellule. Devant eux, un coffre… Diane prit son élan, sauta par-dessus le couloir de la cellule, récupéra une clé et libéra les gorons.

           Avant de quitter la salle aux labyrinthes enflammés, Diane s’approcha du pilier dont le haut était bloqué à ses pieds dans un grillage. Avec la masse des titans, elle lui asséna un grand coup qui le débloqua. Il tomba ainsi dans le bassin de lave de la salle où ils avaient rencontré Darunia, créant ainsi une nouvelle plateforme, permettant d’accéder à l’antre du boss. Diane essuya la sueur sur son front. La fatigue commençait à se faire sentir, mais elle tenait à faire bonne figure devant ses amis.

 

_Diane : Ça, c’est fait… Il n’y a plus qu’à trouver la clé du boss et à libérer le reste des gorons.

_Link : Courage, nous approchons du but… Après, tu pourras goûter à un repos bien mérité. S’enthousiasma-t-il.

 

          Diane reprit la marche et revint dans la salle au labyrinthe de pierre après avoir à nouveau échappé à la vague de flammes de la salle qui la précédait. Juste au-dessus de la porte se trouvait une plateforme que Diane parvint à atteindre en sautant d’abord sur une autre dépassant du mur à sa droite. La plateforme s’éleva, emmenant Link, Diane et Navi dans une autre pièce, au quatrième étage. Sur un des murs verts, un grillage permettait d’accéder à l’étage du dessus, mais pour l’atteindre, Diane devait réussir à passer des feux visqueux et un stalfos. Pris à part, ces ennemis ne représentaient pas de problème. Mais Diane devait leur faire face à tous en même temps et donc se déplacer sans cesse pour éviter les coups. Alors qu’elle tuait un feu visqueux, le stalfos se rua sur elle, la projetant contre le mur. Profitant de l’occasion, un feu visqueux se traîna vers elle et lui sauta dessus, mais ne parvint qu’à s’empaler sur l’épée de légende. La jeune fille sentait le poids de la douleur et de la fatigue de ses combats et n’avait qu’une hâte : sortir de ce temple. Elle se releva, une lueur de colère dans les yeux et fondit sur ses adversaires qui ne résistèrent pas longtemps.

 

_Link : Ça ira ?

_Diane : Dépêchons-nous d’en finir si tu veux bien…

 

          À l’étage suivant, ils se retrouvèrent au sommet de la deuxième tour, dans une salle comparable à celle de la première tour, dans laquelle les attendaient deux coffres ; l’un contenant la clé d’une cellule, l’autre celle de l’antre du dragon ; gardés par des saigneurs ardents, vite réduits au silence par quelques flèches.

          Revenant dans la grande salle au labyrinthe de pierre, Diane resta sur la partie haute et emprunta une porte qui la conduisit dans une partie isolée par une grille de la salle à la vague de feu où elle trouva une autre clé. Rebroussant chemin, elle ouvrit une cellule en hauteur, puis descendit des murs, se jetant dans les griffes des lizalfos qui parcouraient la partie basse de la salle, non sans avoir au préalable décoché des flèches qui firent mouche. Heureusement pour Diane, ils n’étaient pas vifs d’esprit. Avec l’aide de Link qui attirait leur attention et en tirant profit des nombreux recoins du petit labyrinthe, elle s’en débarrassa sans nouvelle blessure. En parcourant la salle, elle trouva une nouvelle clé et ouvrit deux cellules.

 

_Link : Il ne reste que les deux cellules dans la salle au grand bassin de lave que tu as traversée sur un pont.

_Diane : Et Volcania…

_Link : Crois-tu que tu pourras l’affronter tout de suite ?

 

Un triste sourire apparut sur le visage de la jeune fille.

 

_Diane : Maintenant que je suis lancée…

_Link : Tu pourrais aller te reposer chez les gorons et revenir après…

_Diane : En abandonnant Darunia et en laissant à Volcania et Ganondorf le temps de faire encore plus de dégâts… ? Je ne peux pas me le permettre.

_Link : Je n’en attendais pas moins de toi… Dit-il avec un doux sourire.

_Diane : Ne perdons pas de temps.

_Navi : Tu as raison, allons-y !

 

          Ils continuèrent donc à revenir vers l’entrée du temple, ouvrant au passage les deux dernières cellules. Ils arrivèrent enfin devant l’énorme porte que Darunia avait franchie sous leurs yeux à leur arrivée. Diane fit tourner la grosse clé d’or dans l’imposante serrure. La porte ne resta ouverte que le temps de les laisser entrer. Ils se trouvaient sur un étroit chemin en pierre  menant à une grande plateforme circulaire émergeant de la lave en fusion.

 

_Navi : Où est le dragon ?

_Diane : Ne t’en fais pas, il ne devrait pas trop se faire attendre…

 

          Un rugissement sourd et terrifiant emplit la vaste pièce, comme pour confirmer les propos de la jeune fille, précédant l’apparition de Volcania qui sortit de la lave. L’immense dragon avait un corps très allongé et fin, quatre courtes pattes armées de longues griffes, des écailles d’un rouge vif dures comme le métal, de grands yeux entièrement jaunes, des cornes repliées vers l’arrière et une longue crinière de flammes.

         Le dragon monta sur la plateforme et manifesta sa puissance en crachant une impressionnante flamme et en faisant tomber des rochers de la paroi de la salle. Diane évita les flammes et les rochers grâce à des déplacements rapides et à son bouclier et en profita pour se rapprocher du dragon qui ne craignait visiblement pas les attaques d’un adversaire si peu impressionnant. Louvoyant entre les flammes et les rochers, Diane se retrouva à un mètre de Volcania et frappa ; son épée entailla l’épaisse armure d’écailles, arrachant un cri de douleur au monstre. Fou de rage, Volcania voulut refermer son énorme mâchoire sur cet insecte qui osait le défier. Diane évita les crocs, mais ne put éviter un violent coup de patte qui l’envoya à terre et lui ouvrit trois tranchées sanglantes au ventre. Terrassée par la douleur et par la fatigue, Diane se laissa aller au désespoir. Elle allait mourir dans ce volcan dans la gueule du dragon. Elle avait peur. Non, elle ne voulait pas y laisser sa vie, mais elle ne se sentait plus la force de continuer et le monstre avançait lentement vers elle, comme s’il voulait savourer l’agonie de sa victime avant de l’achever. Link assistait horrifié au spectacle. Privé de corps, il ne pouvait pas tuer le dragon ; mais il décida de tenter quelque chose.

 

_Link : Eh, gros lézard ! Viens voir par là si tu l’oses ! À moins que je ne te fasse peur ! Cria-t-il à Volcania.

 

          Volcania se retourna vers celui qui avait l’insolence de l’insulter. Diane pouvait attendre, cet avorton allait regretter ses paroles. La jeune fille vit avec soulagement le dragon s’éloigner. Grâce à Link, elle avait encore une chance et elle devait la saisir. Elle regarda son ami. Privé de sa capacité à défendre son pays, il devait laisser faire Diane. Elle n’avait pas le droit d’échouer ; aussi bien pour elle-même que pour Hyrule qui se retrouvait en danger à cause du sort de Ran. Comprimant la plaie de son ventre avec sa main gauche, elle se releva en s’appuyant sur son épée tandis que Volcania tentait en vain de tuer Link.

          Puisant dans ce qui lui restait d’énergie, Diane courut vers le monstre. Volcania n’eut que le temps de se retourner pour voir Diane bondir, lever son épée et l’abattre sur lui en poussant un grand cri, comme pour donner plus de force à son geste. Diane retomba, mettant un genou à terre alors que la tête de Volcania tombait à ses côtés. Pendant un instant, le temps fut comme suspendu, puis le corps du monstre s’effondra et disparut dans un nuage de fumée.

 

_Link : Diane !

 

         Le jeune homme courut vers son amie, l’air inquiet. Les blessures de Diane saignaient.  Une grande lumière apparue alors, puis ils distinguèrent une silhouette s’approchant d’eux.

 

_Darunia : Vous avez réussi les amis… Merci d’avoir sauvé mon peuple.

_Diane : De rien… Tu vas rejoindre le sanctuaire maintenant…

_Darunia : Oui, comme tu as levé la malédiction qui pesait sur le temple du feu, je peux m’élever à la conscience de Sage… J’espère pouvoir vous aider.

 

         Le chef des gorons disparut en même temps que l’intense lumière qui l’entourait. Link était toujours un genou à terre, à côté de Diane, assise par terre en se tenant le ventre. 

 

_Link : Tu dois sortir d’ici et te faire soigner !

_Diane : Je ne sais pas si… J’en suis encore capable…

_Sheik : Dans ce cas, laisse-moi t’aider.

 

            Le mystérieux musicien était encore apparu sans que Link ne sache d’où il venait. Mais à cet instant, il se moquait de le savoir, Diane avait besoin de soins. Sheik prit la jeune fille dans ses bras et l’aida à sortir du temple. Ils sortirent ensuite du cratère et entrèrent dans une grotte au sommet de la montagne. Au fond de la grotte, une petite étendue d’eau lumineuse entourée de colonnes blanches occupait un espace circulaire. Diane n’avait plus le courage d’avancer. Sheik l’aida à s’allonger dans l’eau et commença à jouer une douce mélodie sur sa harpe. Ces notes firent apparaître au-dessus de la fontaine une superbe fée aux cheveux roses attachés en trois couettes, mais maquillée exagérément et uniquement vêtue de lierre.

 

_Sheik : Ô toi divine fée de la montagne, je t’en conjure, sauve la vie de celle qui a sauvé ton domaine. Scanda-t-il.

 

          La fée regarda Diane et se pencha vers elle. Le corps de la jeune fille s’entoura d’une douce lumière bleutée. Les pouvoirs de la fée stoppèrent les hémorragies, désinfectèrent les plaies, firent disparaître les hématomes et rendirent un peu d’énergie à Diane qui put retrouver ses esprits. Ensuite, la fée s’adressa à elle d’une voix enjouée.

 

_Fée : Tu as montré un grand courage dans le temple et face au dragon… Je te remercie d’avoir vaincu ce démon et souhaite te soutenir dans ta quête…

_Diane : Vous m’avez sauvée, je vous en remercie, c’est déjà beaucoup.

_Fée : Je vais néanmoins faire encore quelque chose pour toi : ferme les yeux…

 

          Diane s’exécuta et sentit une douce chaleur l’envahir. Sheik, Link et Navi la virent s’entourer d’une grande flamme qui se réduisit peu à peu autour du cou de Diane, faisant apparaître un petit pendentif rouge en forme de cristal et ne laissant aucune marque de brûlure à la jeune fille.

 

_Fée : Tu possèdes maintenant le feu de Din ; ce pouvoir te permettra de faire appel aux flammes ardentes de la déesse.

_Diane : Comment pourrais-je vous remercier ?

_Fée : Continue ta quête ; le royaume a grand besoin de toi.

 

            Sur ces paroles, la grande fée disparut. Sheik aida Diane, encore faible à sortir de la grotte et ils revinrent vers le village goron.

 

_Sheik : Grâce au volcan, il existe des sources chaudes non loin du village… La montagne est redevenue calme et les gorons t’attendent pour fêter ta victoire… Tu auras droit à une source pour t’y reposer avec le banquet de ce soir…

_Diane : C’est très gentil… Ça va me faire un bien fou de prendre un bain chaud…

 

            En voyant arriver leurs héros, les gorons laissèrent éclater leur joie. Soucieux de la santé de la jeune fille, Link leur demanda de la laisser se reposer. Ils furent donc conduits à une source chaude autour de laquelle une grande palissade en bois avait été érigée, permettant à Diane d’en profiter sans être dérangée.

 

_Sheik : Je vais te trouver une serviette pour tout à l’heure et te rapporter ta tunique verte. Le jeune goron que tu as rencontré à ton arrivée était très fier d’avoir gardé ton cheval et ta tunique et assure qu’il en a pris grand soin…

_Link : Je vais voir les gorons et te laisser te reposer. Et par la même occasion garder un œil sur Sheik…

_Diane : Merci. À tout à l’heure les garçons.

 

           Les deux jeunes hommes laissèrent Diane et Navi seules. La jeune fille ferma les yeux et se laissa envoûter par ce moment de détente. Ses muscles douloureux étaient à présents décontractés et la douleur un mauvais souvenir.

 

_Navi : Maintenant que nous sommes seules, dis-moi… Tu tiens à Link n’est-ce pas ?

_Diane : Bien sûr, toi aussi, non ?

_Navi : Ce n’est pas ce que je veux dire… Si j’ai bien compris, il est ton idole. En tout cas il l’était quand tu es arrivée…

_Diane : Qu’insinues-tu au juste ?

_Navi : Que tu tiens plus à lui que tu ne veux bien le dire… Tu dis que vous êtes amis, mais moi je vous observe et j’ai l’impression que ton regard en dit long.

 

           Diane ouvrit les yeux et s’assit en regardant la petite fée. Son expression était calme, posée, sérieuse… Et triste à la fois. Elle répondit d’une voix qui semblait presque détachée.

 

_Diane : Ecoute Navi ; je t’apprécie beaucoup et j’adore Link… Mais même s’il devait s’avérer que tu as raison… Je ne suis pas de votre monde. De plus, Link est un héros, quelqu’un d’important… Je ne dois pas perturber sa destinée… Alors je t’en prie, aide-moi à rester neutre.

_Navi : Je comprends… Tu peux compter sur moi.

_Sheik : Compter sur toi pour quoi ?

 

Comme à son habitude, Sheik s’était approché sans bruit.

 

_Diane : Entraide féminine…

_Sheik : Je t’ai rapporté une serviette et ta tunique. Je te les pose sur la palissade.

_Diane : Merci.

_Sheik : J’espère que je ne te gêne pas.

_Diane : Tant que tu restes de ton côté de la palissade, je suis plutôt contente d’avoir de la compagnie.

_Link : Je suis revenu. Diane, les gorons veulent organiser une fête et ils ont été chercher de quoi t’installer confortablement et te soigner pour que tu puisses te reposer ici.

_Diane : C’est vraiment très gentil… Sheik, resteras-tu avec nous ? J’aimerais beaucoup que tu nous joues quelque chose.

_Sheik : Si ça peut te faire plaisir, je resterai avec joie. Mais tu devrais sortir de l’eau. Même si la grande fée a atténué tes blessures, il vaut mieux les surveiller.

_Diane : Tu as raison, je vais sortir.

_Sheik : Rejoins-moi plus tard, je t’ausculterai. À tout à l’heure.

_Diane : À tout à l’heure.

_Link : Je resterai avec toi si tu permets Diane.

_Navi : Toujours jaloux ?

_Link : À défaut de pouvoir me battre, je peux au moins veiller sur elle. S’irrita-t-il.

_Diane : Vous n’allez pas recommencer. De toute façon, je ne compte pas me séparer de vous, nous sommes une équipe. D’ailleurs, contre Volcania, la preuve a été faite que même si vous ne pouvez pas vous battre directement, j’ai besoin de vous. Alors arrêtons là le débat et rejoignons Sheik.

 

           La jeune fille sortit de la source, se rhabilla et alla retrouver Sheik dans la chambre qui avait été aménagée pour elle dans le village goron, accompagnée de Navi et Link.

Le musicien constata qu’il ne resterait bientôt plus la moindre trace des blessures de Diane. La jeune fille en profita pour parler du pouvoir qu’elle avait reçu et demanda à ses compagnons s’ils savaient où trouver l’amour de Nayru et le vent de Farore, deux pouvoirs transmis par les Déesses. Le premier permettait de créer pendant un moment une barrière magique protégeant son utilisateur de tout problème ; le deuxième permettait de se téléporter. Link et Sheik en avaient bien entendu parlé, mais malheureusement ils ne savaient pas où les trouver.

           Laissant là ce sujet, ils allèrent à la fête organisée par les gorons. Le banquet fut copieux et animé. Sheik et Diane montrèrent leur talent de musicien et Diane dansa un peu avec les gorons. Epuisée par les épreuves endurées, la jeune fille finit par s’endormir assez tôt et fut conduite dans sa chambre sous le regard protecteur de Link qui resta assis à côté d’elle. Sheik les suivit mais resta appuyé dans l’encadrement de la porte.

 

_Sheik : Et toi, tu ne dors pas ? Demanda-t-il à Link.

_Link : Je ne dors ni ne mange plus depuis que je n’ai plus de corps.

_Sheik : Donc tu veilles sur elle pendant son sommeil…

_Link : Je peux au moins faire ça.

_Navi : Et toi Sheik, tu ne te reposes pas ?

_Sheik : Si bien sûr, je vais d’ailleurs vous laisser. À bientôt.

 

         Il s’éclipsa, laissant Link à ses pensées. Diane avait failli perdre la vie, Zelda restait introuvable et il ne pouvait pas intervenir… La jeune fille pourrait-elle survivre aux prochaines épreuves ?

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article