La croisée des mondes - chapitre 1
Chapitre 1 : Joyeux anniversaire.
C’était une belle journée de printemps dans une des propriétés de Diane, la jeune magicienne. « Une des », car la jeune fille s’était servi de ses grands pouvoirs pour s’installer confortablement dans plusieurs mondes contenant des personnages qu’elle aimait beaucoup. Ce jour-là, elle allait fêter ses dix-huit ans dans l’un d’eux. Comme le temps passait pour elle indépendamment d’un monde à l’autre, elle aurait la chance de pouvoir le célébrer plusieurs fois avec différents groupes d’amis.
L’année passée, elle avait dû refaire la quête de Link, le héros du temps dont les exploits avaient inspirés le célèbre jeu « Ocarina of time ». * S’étant liée d’amitié avec le jeune homme qui avait maintenant vingt ans, elle avait décidé de l’inviter à l’une de ses fêtes et lui avait permis de traverser les dimensions pour venir dans cette propriété.
Le jeune homme avait troqué sa tunique verte, son pantalon blanc et ses bottes habituelles contre une chemise blanche à manches longues sur un beau jean bleu foncé et des chaussures de ville. Il était athlétique, mais pas très grand ; ses yeux de la couleur d’un ciel d’été allaient très bien avec le soleil de ses cheveux blonds. Les préparatifs allaient bon train et les invités seraient bientôt là, mais Link préférait donner son cadeau à son amie avant l’arrivée des autres.
_Link : Diane ?
_Diane : Oui, deux minutes, je n’ai plus que ces deux plats à mettre sur la table et ça devrait être bon.
_Link : Et bien, justement, comme tout est prêt, je me disais que je pouvais t’offrir mon cadeau tout de suite…
_Diane : Ah… Euh… Tu ne veux pas attendre la remise des cadeaux de tout le monde ?
_Link : Et bien, je pensais que tu pourrais le porter pour ta fête…
_Diane : Alors fais voir. ^^
Link lui tendit un petit paquet en forme de pavé droit dont le papier cadeau était retenu par un joli ruban de satin violet foncé. La jeune fille défit le nœud et le passa immédiatement à son poignet, car elle aimait beaucoup ce genre de ruban. Le paquet se révéla être un bel écrin bleu qui contenait un pendentif avec sa chaîne. Mais pas n’importe quel pendentif.
_Diane : Whoa…
_Link : J’ai pensé que ça te plairait…
_Diane : Mais… C’est de l’or d’après le poinçon… Tu n’étais pas obligé, ça a dû te coûter une fortune.
_Link : Oh tu sais, mes talents de bretteur et ma notoriété me donnent du travail. Je peux gagner ma vie en protégeant des gens.
_Diane : C’est magnifique…
_Link : Attend, je vais t’aider à le mettre.
Le héros prit la fine chaîne d’or de l’écrin et l’attacha autour du cou de Diane alors qu’elle relevait ses cheveux châtains lui tombant sous les épaules, sans pour autant retenir les mèches plus courtes qui lui encadraient le visage. Les yeux émeraudes de la jeune fille se posèrent sur le pendentif que retenait la chaîne : un triangle équilatéral de quatre centimètres de hauteur, formé de trois triangles équilatéraux plus petits ; autrement dit, une représentation de la fameuse Triforce, artefact très puissant, héritage des trois déesses Din, Nayru et Farore qui avaient créé Hyrule.
_Link : Il te va très bien. Au fait, tu n’as toujours pas réussis à retrouver Ran, la sorcière qui nous avait causé tant d’ennuis ?
_Diane : Non, toujours disparue depuis la fin de notre quête… J’ai renforcé les défenses de ma maison et les miennes, ainsi que celles de mes amis dans le monde où elle vit. Mais je ne l’ai pas retrouvée… Aller, ne parlons pas de choses désagréables ! Elle n’est pas dans ce monde et c’est la fête ce soir !
En attendant les autres, ils allèrent s’asseoir sur la terrasse du jardin, juste devant la porte-fenêtre du salon. Diane ferma les yeux, profitant de l’air doux du soir quand elle sentit une aura familière ; elle se releva brusquement.
_Diane : Ce n’est pas vrai… Ran, montre-toi ! Je sais que tu es là !
_Ran : Tes sens sont toujours aussi aiguisés, j’avais pourtant essayé de cacher ma présence…
_Diane : Croyais-tu que je n’avais pas amélioré mon système de défense ?
_Ran : Et bien testons…
La sorcière narguait son adversaire, perchée sur un grand arbre voisin de la propriété. Elle invoqua des créatures que Diane avait rencontrées ou dont elle avait rêvé, car c’était là la capacité de Ran : exploiter les désirs et les souvenirs des gens contre eux sous diverses formes. Diane fit apparaître des ailes blanches dans son dos et un katana au manche rouge et noir comme son fourreau dans sa main tandis que Link allait prendre son épée et son bouclier restés avec ses autres affaires. Les monstres attaquèrent le bouclier de la maison sans parvenir à l’affaiblir. Nos héros auraient pu se contenter de rester à l’abri de cette muraille d’énergie, mais il valait mieux neutraliser Ran avant qu’elle ne trouve un moyen de nuire de façon efficace à Diane ou son entourage. Aussi, ils sortirent de l’enceinte protégée pour atteindre la sorcière, massacrant au passage les monstres invoqués à coup de lame et de décharges d’énergie. Diane se frayait un chemin vers Ran qui souriait de toutes ses dents et finit par arriver à sa hauteur.
_Diane : Je vais te faire regretter de t’en être prise à moi !*
_Ran : Je te trouve bien égocentrique, tu n’es pas forcément celle à qui l’on s’intéresse…
Diane eut alors une grande frayeur et regarda vers le sol et vit Link ligoté par d’étranges tentacules noires sortant d’un vortex de la même couleur. Diane chargea sa lame d’énergie qu’elle s’apprêta à envoyer vers cette chose pour délivrer le jeune homme, mais elle fut mise en garde.
_Ran : Attention ma grande, tu pourrais le toucher… Et si tu ne détruis pas le vortex d’un seul coup, il enverra une puissante décharge s’il est endommagé…
_Diane : Rah ! Saloperie !
Diane était obligée d’y aller au corps à corps. Elle resserra ses ailes et plongea vers le sol. Dès qu’elle atterrit, elle attrapa la main de Link pour le pouvoir tirer suffisamment pour détruire la créature. Malheureusement, les deux amis sentirent un malaise, comme si on fouillait leur tête et furent tous les deux aspirés, puis, après avoir eu la désagréable impression d’avoir été passés à la machine à laver, ils retombèrent hors de ce couloir vivant et noir dans des herbes hautes.
_Link : Ouch… Désolé Diane, ça va ?
_Diane : Oui, à peu près… Mais je le sens mal…
_Link : Où sommes-nous ?
_Diane : Dans une prairie verdoyante apparemment… Donc pas chez moi… Et comme nous y sommes tous les deux, elle nous a peut-être refait le coup de la dernière fois…
_Link : Au moins, si nous devons recommencer ma quête, nous la connaissons bien et nous pouvons la faire à deux, cette fois, je suis en chair et en os…*
Ils étaient vêtus tous les deux du pantalon blanc avec bottes en cuir marron, tunique verte avec ceinture surmontant une chemise de lin blanche à manches longues qui faisaient la célébrité de l’elfe blond d’Hyrule. Différence entre eux tout de même, hormis le fait que la coupe du vêtement de Diane était adaptée à une fille, elle ne portait pas le traditionnel long bonnet vert du jeune homme. Bonne nouvelle, ils avaient toujours l’épée, le bouclier et le sabre avec lesquels ils s’étaient battus. Diane tenta sans grand espoir de faire à nouveau appel à ses pouvoirs, mais comme elle le pensait, Ran s’était arrangée pour les bloquer, exactement comme la première fois qu’elle avait réussi à projeter la magicienne dans le monde d’Hyrule. Et comme la première fois, la voix de Ran retentit, résonnant à travers l’espace.
_Ran : Croyais-tu réellement pouvoir t’en servir ?
_Diane : Non… J’admets que la première fois que tu m’as fait le coup, c’était bien plus original que tes tentatives foireuses précédentes. Mais là, ça fait réchauffé.
_Ran : Oh, pas tant que ça… Tu sauras sûrement apprécier les nouveautés de ce nouvel univers.
_Link : « Nouvel » ?
_Ran : Oui, un joli patchwork à partir des souvenirs de tous mes invités… Ce monde est un endroit provisoire que j’ai créé grâce à une puissance que j’ai empruntée pour booster mes capacités.
_Diane : Attends, tu veux dire que tu as entraîné d’autres personnes ici ?!
_Ran : Oui, et vous devriez les retrouver sans trop de problèmes… Tendez l’oreille…
Link et Diane regardèrent autour d’eux en prêtant attention au moindre bruit. Ils ne discernèrent d’abord que le bruit des oiseaux dans les quelques arbres environnants ou des bruissements provoqués par de petits animaux. Puis soudain ils discernèrent des cliquetis d’épée et des cris au loin derrière une colline. Link mit la sangle qui retenait son fourreau autour de son torse pour pouvoir l’avoir dans son dos, dégaina sa lame et mit son bouclier à son bras. Diane, elle, attacha son fourreau à sa ceinture et dégaina son sabre. Ils s’élancèrent alors ventre à terre pour aller vers le lieu des combats pour savoir quelles étaient les autres victimes de la sorcière.
*Cf la fan fiction de Shadeikin : « Entre rêve et cauchemar »