La croisée des mondes - chapitre 8

Publié le par shadeikin

La croisée des mondes - chapitre 8

Chapitre 8 : Mortelle ascension

 

_Diane : J’ai toujours eu horreur de la randonnée.

_Oracle : Tu deviens grognon…
_Diane : Navrée… Certains efforts me rendent désagréable…

 

                Bien loin de la verdoyante contrée contenant entre autres les bois perdus, le groupe de héros, suivi de Raven, avait voyagé pendant trois jours, devant camper et dormir à la belle étoile et se débarrasser de plusieurs patrouilles de moblins et groupes de sakdoss.

Ils étaient maintenant dans une zone montagneuse qui avait dû être recouverte de végétation des années auparavant. Raven apprit à ses compagnons que le fier peuple Goron, des êtres tout en muscles, à la carapace de pierre brune, avaient été réduits à l’esclavage. Amateurs de pierres pour leurs repas, ils n’avaient le droit de manger que celles qu’ils brisaient en exploitant les mines.

Des bataillons de moblins faisaient office de gardiens de prison et contrôlaient les extractions pour qu’aucun goron ne s’avise de manger un minerai précieux. Ils rendaient compte au grand dragon de feu Volcania qui avait chassé tous les hyliens et animaux de la montagne en incendiant de son souffle la végétation, jadis luxuriante.

L’ascension de la montagne de la mort s’avérait pénible, d’autant plus pour Diane qui, privée de ses ailes, subissait à nouveau sa peur du vide quand le chemin se faisait escarpé et proche d’un ravin. Raven veillait à rester près d’elle et lui prit plusieurs fois la main pour l’aider à passer des endroits délicats, au grand dam de Tim.

Leur objectif était un vieil accès aux mines, sûrement moins gardé que les entrées principales par où transitaient les chariots de minerais. Le chemin se fit de plus en plus étroit, ce qui expliquait qu’il n’était plus utilisé depuis longtemps, car trop dangereux pour les convois.

                Bien dissimulés derrière des rochers, ils arrivèrent enfin en vue d’un refuge occupé par des moblins armés de lourdes massues hérissées de pics. Cet endroit servait de base juste avant d’entrer dans la mine à l’entrée toute proche. Les créatures  étaient devant la cabane, mordant à pleine dents dans des gigots trop cuits. Détendus, ils étaient apparemment sûrs de ne pouvoir recevoir aucune visite.  

L’équipe se sépara en deux groupes : Wind, Oracle, Sword et Diane rampèrent sur des roches pour se retrouver en hauteur par rapport au campement tandis que Tim, Light, le brun et Raven s’approchaient à hauteur des monstres.

Ces derniers se lancèrent alors, lançant des cris guerriers qui attirèrent l’attention des monstres. L’autre groupe sauta alors en contrebas, terrassant plusieurs monstres grâce à l’effet de surprise. La lutte s’engagea, le métal des épées frappant le bois des lourdes massues. Diane restait surtout auprès des plus jeunes de ses camarades, particulièrement soucieuse de pouvoir les protéger, mais malgré le manque d’expérience de certains, l’âme du héros s’était bel et bien réincarnée en eux. Tim quant à lui restait à proximité de Diane tandis que Le brun, Light et Raven étaient plus à l’écart.

                Pour les plus jeunes et donc les plus légers, l’esquive était de rigueur face au poids des armes adverses. Les plus âgés, eux, provoquaient davantage les adversaires, pouvant encaisser plus facilement les chocs violents via leurs boucliers. Le combat tourna vite en faveur des héros, jusqu’au moment où un coup porté par une massue à deux mains fut, non pas encaissée, mais esquivée par Raven, balayant Light qui se battait à ses côtés. Il aurait basculé dans le vide si le brun ne l’avait pas rattrapé in extremis au bord du précipice.

Le groupe de Diane se rua alors sur le dernier ennemi, mettant rapidement fin à son existence.

                Les aventuriers décidèrent donc d’occuper le refuge pour la nuit, le temps de panser les hématomes et égratignures de Light et de s’assurer qu’il n’avait rien de plus grave ; sans oublier de récupérer de l’ascension de la montagne de la mort.

 

_Diane : Comment vas-tu, Light ?

_Light : J’ai été sonné, mais avec la potion, il ne restera que quelques bleus. Ne fais pas cette tête, je vais m’en remettre.

_Diane : Je sais bien, tu mérites aussi ta place dans la lignée… Seulement… Ça fait deux fois…

_Light : Que Raven fait une erreur qui a mis l’un de nous en danger ?

_Diane : Moui… Oracle ne voudrait pas en entendre parler, mais ce monde tout entier a été créé contre nous… Même si Raven vient des souvenirs d’Oracle, rien ne nous dit qu’il n’a pas été corrompu. Il n’y a, par exemple, jamais eu ni incubes ni succubes en Hyrule.

_Light : J’y ai pensé aussi, ce coup de massue m’a enfoncé cette idée dans la tête. Je pense que c’est pour ça que Tim a voulu des tours de garde à deux et surtout qu’il a voulu prendre le premier avec Raven.

_Diane : Je n’aime pas ça, je vais jeter un œil.

 

                La jeune fille sortit de la maisonnette aussi discrètement que possible, glissant entre les roches avec agilité. Elle arriva rapidement derrière les deux guerriers.  Le visage fermé, Tim scrutait les environs, sans oublier de jeter des coups d’œil vers Raven. Diane sentit une tension entre eux et, inquiète, encocha une flèche à son arc.

 

_Raven : As-tu une dent contre moi ?

_Tim : Pas spécialement.

_Raven : Je ne suis pas aveugle, j’ai bien compris que tu me reprochais ce qui est arrivé à Light. J’avoue que j’ai fait une erreur, mais je suis habitué à combattre seul et non à couvrir les arrières d’un partenaire.

 

                Tim ne répondit rien. Raven fronça les sourcils et sortit discrètement un petit cristal de verre d’une sacoche et le brisa dans sa main. Ce petit objet magique était une commande à distance, reliée à une gemme plus importante. C’est alors qu’une petite détonation se fit entendre et qu’un morceau de roche se détacha de la paroi au-dessus de Tim qui parvint à l’éviter de justesse. Malheureusement, il n’évita pas complètement la lame qui vint lui entailler le bras droit. Raven s’était jeté sur lui, un poignard à la main et profita du fait que Tim était déséquilibré pour lancer une deuxième attaque. Il s’arrêta net, poussant un gémissement de douleur.

Regardant par-dessus son épaule gauche, il vit la flèche qui s’y était plantée, puis Diane, l’arc en main. Tim se ressaisit en assommant Raven d’un coup de poing.

Raven se réveilla ensuite, allongé dans le refuge, grâce à un rayon de soleil perçant à travers une fenêtre. Les autres membres du groupe se préparaient à repartir, le visage fermé, les yeux pleins d’un mélange de colère et de déception. Ce dernier sentiment semblant particulièrement fort chez Oracle.

Raven voulu se lever, mais ses poignets et ses chevilles étaient attachés au lit. A sa grande surprise, il s’aperçut également que sa blessure à l’épaule avait été soignée.

Les garçons sortirent de la cabane tandis que Diane se rapprochait du lit.

 

_Diane : Réveillé ? Comme tu t’en doutes, nous ne pouvons pas te laisser nous suivre.

_Raven : Allez-vous me laisser mourir ici ? Autant m’achever.

_Diane : Il n’y a quasiment plus aucun vivre dans ce refuge. Les gardes devaient donc certainement être sur le point d’être relevés. Nous pensons que tu seras bientôt découvert. Et puis, si tu es aussi fort que tu le prétends, tu sauras te libérer tout seul.

_Raven : Vous êtes trop bons… Vous vous rendez compte que j’ai été envoyé et que l’on va me demander de terminer le travail.

_Diane : Nous nous en doutons… Mais nous serons prêts à t’accueillir et nous ne sommes pas des assassins. Par contre, si tu devais nous faire face à nouveau, nous ne pourrons pas nous permettre de retenir nos coups.

_Raven : Vous n’échapperez pas aux rois. Ils ont su conquérir  tout le pays.

_Diane : Cette citation n’est malheureusement pas de moi, mais « un seul grain de riz peut faire pencher la balance, un seul homme peut faire la différence entre victoire et défaite ». Tu as trahi ton peuple en te laissant acheter. Si tu ne voulais pas prendre le risque de te rebeller, tu pouvais au moins rester neutre. Adieu.

 

                La jeune fille sortit rejoindre le groupe. Ils purent donc pénétrer dans la mine goron. En progressant vers la partie principale, la chaleur se fit lourde, mais supportable ; ce qui n’étonna pas l’équipe, car le mont du péril était un volcan, particulièrement actif depuis que Volcania en avait pris possession. Une fois arrivés dans la partie exploitée, ils virent un impressionnant ballet de chariots métalliques sur des rails, transportant du minerai extrait des parois par les gorons qui ramassaient la moindre pierre pouvant leur servir de nourriture. Des moblins les surveillaient mollement, apparemment embourbés dans l’habitude et l’ennui.

Discrètement, ils se glissèrent au plus près des travailleurs les plus proches de leur entrée. En chuchotant, ils attirèrent l’attention de l’un d’entre eux et  l’interrogèrent  après lui avoir recommandé de continuer son travail pour ne pas attirer le regard des gardes et tout en restant à couvert derrière une formation rocheuse.

 

_Tim : Nous sommes venus vous aider. Où sont ceux qui n’ont pas la force de travailler ?

_Goron : Les blessés, les enfants, les vieillards et certaines femmes sont enfermés dans des cellules… C’est la première chose qu’ils ont construite avec les métaux qu’ils nous volent.

_Le brun : Ces cellules, où sont-elles ?

_Goron : Dans la partie Est des mines, dans les étages supérieurs qui contiennent les réserves.

_Sword : Seriez-vous partants pour vous rebeller avec notre aide ? Vos pelles et pioches, alliées à votre force colossale vous permettront de faire face aux moblins.

_Goron : Les otages seraient exécutés et il y a Volcania…

_Wind : Si nous libérons les otages, sauront-ils se mettre à l’abri ?

_Goron : Bien sûr. Nous connaissons notre montagne par cœur, il y a quelques chemins qui ne sont plus exploités, ils pourront redescendre la montagne vers le village hylien à son pied.

_Diane : Dans ce cas, nous les libérons, vous prévenez vos collègues de manière à ce que vous vous souleviez tous ensemble dès que nous revenons ou dès que l’alerte est donnée. Une fois vos gardes défaits, vous vous enfuirez, nous nous chargerons du dragon.

_Goron : Pourquoi feriez-vous ça ?

 

                Diane montra sa bague de la résistance au goron aussi discrètement que possible et argumenta que leur existence dépendait de la restauration du royaume d’Hyrule. Le goron semblait attendre depuis longtemps une occasion de se rebeller. Le fier peuple de la montagne, bien qu’ayant un caractère doux en bien des occasions, ne pouvait tolérer indéfiniment cet asservissement.

Serrant plus fortement le manche de sa pioche, le goron promit de rassembler ses camarades et de se déchaîner le moment venu.

Le groupe glissa tel un amas de serpents vers les étages supérieurs. Quelques moblins croisés sur le chemin furent égorgés dans le plus grand silence et dissimulés sous des roches dans des chariots avec la complicité des gorons, parmi qui la nouvelle du complot se répandait plus vite et plus violemment que la vague d’un ras de marée.

Arrivés dans les étages supérieurs, une salle de garde dans laquelle des moblins nonchalants jouaient aux dés était la première salle à l’entrée d’un couloir qui menait également à la réserve de matériel et à la prison.

                Le groupe se coordonna et dès qu’Oracle et Sword eurent criblé de flèches les deux gardes en faction devant la réserve et que Light et Wind eurent fait de même avec ceux de la prison, les monstres sortirent de la première salle, alertés par les gémissements d’agonie de leurs semblables. Malheureusement pour eux, Tim et le brun les attendaient de pied ferme, l’épée au clair. Deux d’entre eux eurent à peine le temps de passer la tête par l’encadrement de la porte avant qu’elle ne roule au sol. Surpris, les deux suivants n’eurent que le temps de s’apercevoir que les responsables de leur mort étaient deux épées perçant leur torax.

Alors qu’Oracle et Sword s’assuraient que les gardes ayant reçu les flèches étaient bien morts, les achevant au besoin, Light, Wind et Diane terminèrent le carnage dans la salle avant.

Les garçons laissèrent Diane s’emparer des clés, car ils avaient eu à cœur de la protéger malgré son talent à l’épée, notamment Tim. Moins maculée du sang des ennemis qu’eux, elle effraierait certainement moins les prisonniers. Les gorons libérés furent mis au courant du soulèvement en cours. Ils s’enfuirent avec tout le calme dont ils étaient capables à travers les parties les plus exiguës et les plus oubliées des souterrains, laissant le groupe de héros rejoindre les galeries principales. Avant de partir, ils visitèrent tout de même la réserve et y trouvèrent un stock non négligeable de sacs de bombes et en prirent chacun un. Les explosifs, bien que petits étaient très puissants, fruit de l’artisanat goron et faites à partir des choux péteurs, ces légumes explosifs qui poussaient naturellement sur les flancs de la montagne.

                Au fur et à mesure qu’ils se dirigèrent vers la grande caverne principale, ils rencontrèrent toujours plus de gardes et ne purent plus cacher leur présence. Une corne d’alarme retentit, le son amplifié par l’écho des galeries. Les gorons se rassemblèrent  au son de cette corne et prirent les armes, faisant face aux lourdes battes piquées d’os de leurs geôliers avec leurs pioches et leurs pelles après avoir brisé leurs entraves de métal. Libérés de l’inquiétude de voir leurs proches enfermés massacrés pour mater la rébellion, ils se jetèrent à corps perdu dans la bataille. Aidé de ce renfort conséquent, le groupe de héros voyait la bataille tourner en sa faveur.

Soudainement, le fracas des armes fut couvert par un énorme rugissement qui emplit toute la mine, figeant tous les combattants. Volcania fit alors irruption sur le champ de bataille, sortant de la plus large galerie qui reliait la salle au fond du volcan, là où une poche de magma servait de nid au dragon. La bête s’éleva jusqu’au plafond, rugissant de nouveau pour glacer le sang de tout être vivant pour réprimer la rébellion. Il avait l’apparence d’un dragon chinois, au corps fin et long, muni de deux pattes aux griffes énormes à l’avant. Sa tête comprenait une énorme gueule aux crocs meurtriers, une carapace d’os épaisse, semblable à un casque et deux longues cornes torsadées partant vers l’arrière et encadrant une longue crinière faite de feu. Regardant l’assistance, il sembla surpris de voir un groupe d’hyliens armés au milieu de ses esclaves. Furieux, il cracha un jet de flammes en l’air avant de fondre vers le sol, crachant son feu de plus belle. Un groupe formé aussi bien de gorons que de moblins fut brûlé vif et tentant de s’enfuir. Ce carnage eut raison du peu de courage qu’il restait aux gardes et aux prisonniers qui s’enfuirent ensemble hors des cavernes en hurlant.

Les Link et Diane restèrent seuls face à la bête, hors de portée de leurs épées. Ils sortirent donc leurs arcs ou boomerangs, criblant le monstre d’entailles et de flèches en essayant d’atteindre son ventre aux écailles moins solides. La rage de Volcania redoubla face à ces blessures non mortelles, mais douloureuses. Il décida de se montrer encore plus expéditif en envoyant d’énormes blocs de roche sur ses assaillants. Ces derniers durent reculer dans les galeries pour éviter les projectiles avant de revenir à l’assaut, blessant toujours d’avantage le dragon. La bête devint hystérique, faisant tomber toujours plus de blocs. Jouant de malchance, Diane se retrouva dans une zone particulièrement dangereuse. Elle parvint à esquiver tous les rochers, mais le dragon fondait régulièrement sur ses ennemis pour tenter de les brûler vifs ou les dévorer. Diane parvint à échapper à la gueule du monstre, mais elle fut projetée contre un mur par sa queue. Tim se rua alors vers elle au moment où un nouveau bloc de pierre d’une taille considérable allait l’écraser. Il eut le temps de la soulever et de se ruer avec elle dans une alcôve dans un souterrain avant que le bloc ne s’abatte, les emprisonnant tous les deux.

Sonnée, Diane tenta de regarder autour d’elle, mais dans la pénombre, elle ne pouvait que distinguer Tim, serrée contre elle après l’avoir plaquée contre le mur pour la protéger de l’éboulement. L’alcôve peu profonde leur avait sauvé la vie, mais elle ne leur offrait maintenant qu’à peine assez d’espace pour se tenir à deux.

 

_Tim : Rien de cassé ?

_Diane : Non… Merci… Et toi ?

_Tim : Mon bouclier m’a bien protégé.

 

                Diane se redressa tant bien que mal, ne pouvant pas facilement bouger, bloquée entre la paroi rocheuse et son ami. Ils reprenaient tous deux leur respiration après les émotions et les efforts subits, mais une telle proximité ne rendait pas l’exercice facile ; chacun sentant le souffle de l’autre dans son cou ou sur son visage. Diane n’aurait jamais imaginé se tenir si près de celui dont elle était si fan. Quant à Link, il était partagé entre le fait de devoir sortir de cette situation pour retourner tuer Volcania et l’envie de rester ainsi. D’abord amoureux de la princesse Zelda quand il avait découvert le monde en sortant de la forêt dans laquelle il avait grandi, ses sentiments s’étaient assez rapidement transformés en une profonde amitié après la fin de son périple et son retour dans le temps. Il avait réalisé que, même s’il se sentait lié à la princesse pour une raison  qui lui échappait, il n’avait pratiquement rien partagé avec elle et ne savait rien d’elle. D’un autre côté, c’était déjà la deuxième fois qu’il partageait le quotidien de la courageuse sorcière pour une quête, sans compter toutes les fois où elle était venue le voir, notamment lors de son passage à Termina. Elle lui était alors apparue comme un ange bienveillant, mais guerrier à ses heures.

Malgré tout, c’était lui qui la protégeait maintenant en la tenant dans ses bras. Leurs cœurs battaient la chamade, leurs souffles se mêlaient, le fracas du combat semblait s’estomper. Ils n’osaient pas bouger, notamment leurs jambes entremêlées pour ne pas produire de frottement malencontreux. Gênée, Diane gardait ses mains posée sur le torse de son sauveur, là où elles s’étaient naturellement retrouvées. Elle se décida à prendre la parole pour tenter de dissiper leur embarras.

 

_Diane : As-tu une idée pour sortir de là… ? Je n’arrive pas à bouger.

_Tim : Les autres nous ont forcément vus, ils vont nous porter secours.

 

                Ils appelèrent à l’aide et finirent par entendre la voix de Wind venu les aider. Le garçon les prévint qu’il allait les faire sortir en utilisant une charge explosive modérée, à moitié enterrée pour fractionner le roc et commencer à dégager ses amis. Tim serra alors encore plus Diane contre lui pour protéger sa tête et son visage puis, après l’explosion, il termina le travail en poussant de toutes ses forces contre le mur avec ses pieds, repoussant alors les rochers grâce au bouclier fixé dans son dos. Ils constatèrent alors que les autres garçons se battaient toujours. Wind serra Diane par la taille, heureux de les voir sains et saufs du haut de ses onze ans. Diane le remercia de son intervention explosive puis se tut brusquement. Elle mit immédiatement en pratique l’idée qu’elle venait d’avoir : elle prit une flèche et une corde à arc de rechange dans son carquois et s’en servit pour y attacher une charge explosive. Bandant son arc, elle visa le dragon, décocha et l’atteignit près de la tête et non pas dessus du fait que la flèche était déséquilibrée par la charge. Le dragon tomba à terre dans un rugissement de douleur, sonné.

 

_Tim : SON CASQUE, VITE !

 

                Comprenant le conseil, Oracle et le brun sautèrent sur le dragon, abattant leur masses magiques sur la carapace en os qui vola en éclats. Light et Sword prirent alors le relais, transperçant le crâne de Volcania qui rendit son dernier soupir dans un dernier rugissement déchirant. Ils purent alors trouver la gemme du serviteur du malin incrustée à la base de ses cornes : une pierre flamboyante, du même rouge que les flammes de la crinière du dragon maintenant éteintes.

Ce fut au bout de quelques minutes de silence que le chef des gorons revint dans la mine, constatant la mort du persécuteur de son peuple. Il remercia chaudement les héros et leur offrit l’hospitalité. Fatigués, mais encore vaillants, les membres du groupe aidèrent les gorons à se débarrasser des derniers monstres à proximité du village des créatures de pierre avant de goûter à un repos bien mérité et aux célèbres sources chaudes de la montagne. Les gorons pansaient leurs blessures et pleuraient leurs morts. Cependant, ils ne pouvaient s’offrir le luxe de se reposer totalement. Les armes récupérées sur les monstres furent confiées à une troupe composées de ceux d’entre eux qui pouvaient encore se battre et ils se répartirent à des points stratégiques, barrant des accès, en surveillant d’autres afin de garder le contrôle nouvellement retrouvé de leur chère montagne.

                Le lendemain, des réjouissances furent tout de même organisées, un festin de pierre depuis longtemps désiré attendait les gorons et des nourritures plus organiques furent ramenées pour les héros hyliens, Diane étant à leurs yeux forcément une hylienne aussi, malgré ses oreilles étrangement rondes.

Les garçons profitaient de la fête, mangeaient, buvaient, profitaient de la musique. Diane, elle, se restaura à sa faim, mais préféra se retirer pour se reposer assez rapidement.

Dans le lit qui lui avait été attribué, elle fixa le plafond de roche. Des pensées, des sentiments se bousculaient dans  sa tête. Un mélange de culpabilité, d’excitation et de raison. Elle se revoyait dans la pénombre de cette alcôve, entendant plus les battements de cœur de Tim et les siens que le fracas du combat. Elle tenta de dissiper la chaleur qui lui montait aux joues. Tim était le héros du temps, le sauveur d’Hyrule, un chevalier digne et courageux au grand destin ; elle ne se sentait pas à la hauteur et d’un autre côté, certains évènements de son passé ne laissaient pas son cœur totalement libre. Mélancolique, elle finit par s’endormir, tentant de se persuader qu’elle devait uniquement se concentrer sur le fait de ramener ses amis sains et saufs dans leur monde.

 

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